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Football chinois : à la recherche d'un avenir brillant

Xinhua | 04.05.2016 14h21

La Coupe du monde 2018 de la FIFA en Russie laisse ses portes encore ouvertes à la Chine.

Le 29 mars, lors de l'ultime journée du deuxième tour des qualifications de la zone Asie, l'équipe nationale chinoise a arraché, à la grande surprise, son billet pour le dernier tour des éliminatoires asiatiques, en battant à domicile le Qatar et ce, il est vrai, grâce aux résultats de trois autres matches qui l'ont aidé à se maintenir dans la course au prochain Mondial.

Cette mission quasi impossible a été accomplie sous la houlette du sélectionneur chinois Gao Hongbo, deux mois après le limogeage de son prédécesseur, le Français Alain Perrin, pour mauvaises performances de ses disciples chinois avant ce match "à la vie ou à la mort".

UN MORAL REDRESSE

Ce "miracle" de l'équipe des Dragons a nettement soulagé ses supporters, car la sélection chinoise n'est jamais parvenue à atteindre la dernière phase des éliminatoires asiatiques de la Coupe du monde depuis 15 ans.

Jusqu'à maintenant, la Chine n'a participé qu'à une Coupe du monde, celle qui a été coorganisée en 2002 par ses deux voisins, la Corée du Sud et le Japon. Le onze de l'Empire du milieu a été éliminé en phase de poule, encaissant neuf buts en trois matches sans parvenir à en inscrire un seul, finissant 31e sur 32 équipes participantes.

Le Chinois Huang Bowen (à droite) célèbre son but lors d'un match de qualification à la Coupe du Monde de la FIFA 2018 entre la Chine et le Qatar, à Xi'an, le 29 mars 2016. La Chine s'est qualifiée face au Qatar pour le prochain niveau des qualifications de la Coupe du Monde 2018 dans la zone Asie.

La victoire fin mars sur le Qatar a non seulement permis à l'équipe chinoise d'espérer une éventuelle qualification pour le grand rendez-vous du ballon rond en 2018, malgré des adversaires de taille tels que l'Iran et la Corée du Sud, mais elle a également évité la douche froide aux joueurs comme aux fans chinois.

Il est vrai que leur moral s'est redressé ces dernières années en raison du fait que la Chinese Super League (CSL, championnat de Chine de 1ère division) a renoué avec une évolution positive après avoir été ternie pendant des années par une série de scandales de corruption et de matches truqués à grande échelle qui ont éclaboussé joueurs, clubs et responsables gouvernementaux.

Les fans ont notamment retrouvé leur fierté avec les succès du club cantonais Guangzhou Evergrande, qui a remporté deux Ligues des champions d'Asie en 2013 et 2015. Ce même club, l'un des plus riches au monde, domine le championnat national depuis 2010 avec six titres d'affilée.

UN PLAN AMBITIEUX

La Chine, pays le plus peuplé du monde mais modeste 81e nation au dernier classement de la FIFA, a récemment dévoilé un plan de développement ambitieux qui vise à faire du pays une superpuissance du football mondial en 2050.

Ce plan gouvernemental à moyen et long terme, qui prévoit notamment un programme détaillé en trois étapes s'étalant sur les trois prochaines décennies, veut assurer au football chinois la continuité des politiques de développement. Il consiste, entre autres, à encourager la pratique du ballon rond chez les adolescents, qui n'est pas assez répandue pour diverses raisons.

Des enfants font des exercices de football dans une école maternelle à Zaozhuang, dans la province du Shandong (est de la Chine), le 26 avril 2016.

Dans le cadre de la première des trois étapes, sur les quatre années à venir, la Chine s'est fixée notamment l'objectif d'établir une bonne base pour le développement du premier sport planétaire en créant 20.000 académies de football avec quelque 30 millions d'élèves d'écoles primaires et collèges pratiquant le football et 50 millions au niveau national.

Pour ce faire, plus de 60.000 terrains de jeu seront construits ou rénovés au cours des six prochaines années.

UN AVENIR PROMETTEUR

"A l'avenir, il faudra compter avec le football chinois", a assuré Pavel Nedved, ancien milieu de terrain de 43 ans et conseiller administratif de la Juventus de Turin, son ancien club.

Le Suédois Sven-Goran Eriksson, actuel entraîneur du club Shanghai SIPG, estime que la Chine peut gagner la Coupe du monde "d'ici peut-être 10 ou 15 ans". "Le football en Chine est prometteur. Je suis sûr de ça", déclarait en février dernier à l'agence de presse Xinhua celui qui a entraîné la Lazio de Rome, Manchester City et l'équipe d'Angleterre.

"Actuellement, en 2016, tous les joueurs veulent apparemment venir en Chine pour les mêmes raisons", a-t-il indiqué.

Le championnat de Chine devient aujourd'hui de plus en plus attractif pour les joueurs étrangers de grande qualité. Avant la nouvelle saison de la CSL entamée début mars, des clubs chinois ont déboursé jusqu'à 331 millions d'euros lors du dernier mercato hivernal, loin devant la Premier League anglaise, pour s'offrir des joueurs étrangers de renom tels que les Brésiliens Ramires (ex-Chelsea) et Alex Teixeira (ex-Shakhtar Donetsk), l'Argentin Ezequiel Lavezzi (ex-PSG), l'Ivoirien Gervinho ou encore le Colombien Jackson Martinez (ex-Atletico Madrid).

S'il est encore tôt pour dire quand la Chine se verra attribuer l'organisation d'une Coupe du monde, la deuxième puissance économique du monde se montre en tout cas très motivée par cet objectif.

En mars, le groupe chinois Wanda, spécialisé dans l'immobilier commercial et le divertissement, dont le patron Wang Jianlin est l'homme le plus riche de Chine avec une fortune estimée par Bloomberg à 30 milliards de dollars, a conclu un accord de partenariat qui lui permet de devenir un sponsor de premier plan de la FIFA. Cet accord, dont le montant n'a pas été révélé, est interprété comme une démonstration éclatante de l'intérêt grandissant de la Chine pour le ballon rond.

Par WANG Huanying

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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