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30 ans après la catastrophe nucléaire, Tchernobyl est devenu le paradis des animaux

le Quotidien du Peuple en ligne | 20.04.2016 09h01

Alors qu'elle se dirige vers un village abandonné dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, la zone fermée au public après l'explosion de la centrale nucléaire il y a 30 ans, le 26 avril 1986, Marina Shkvyria montre des traces d'animaux. Tout d'un coup, elle se baisse et dirige son doigt sur une trace de patte de loup dans le sable meuble. Il peut sembler étrange que Tchernobyl, une région connue pour avoir connu l'accident nucléaire le plus meurtrier de l'histoire, puisse être devenu un refuge pour toutes sortes d'animaux, depuis l'orignal, le cerf, le castor, et les hiboux à des espèces plus exotiques comme l'ours brun, le lynx et les loups- mais c'est exactement ce que Marina Shkvyria et quelques autres scientifiques pensent qu'il est arrivé. Sans personne pour les chasser ou détruire leur habitat, il semble bien que la faune est en plein essor en dépit des niveaux élevés de rayonnement.

Jusqu'à présent, les scientifiques sont divisés sur la façon dont les animaux sont vraiment en train de vivre dans la zone d'exclusion, à cheval sur l'Ukraine et la Biélorussie, indique le biologiste Jim Beasley du Laboratoire d'écologie de l'Université de Savannah River en Géorgie, qui a étudié les loups là-bas avec le soutien du Comité national Geographic Society pour la recherche et l'exploration. Dans une nouvelle étude publiée lundi, Jim Beasley dit que la population des grands mammifères sur le côté Belarus a augmenté depuis la catastrophe. Il a été étonné par le nombre d'animaux qu'il y a vu dans une enquête de cinq semaines. Des pièges photographiques ont capturé des images d'1 bison, de 21 sangliers, 9 blaireaux, 26 loups gris, 60 chiens viverrins (une espèce asiatique également appelé tanuki), et 10 renards roux. « C'est tout simplement incroyable. Vous ne pouvez aller nulle part sans voir les loups », dit-il.

Les radiations, soutient-il dans l'étude, n'empêchent pas les populations d'animaux sauvages de peupler Tchernobyl. Là-bas, les signes de la faune sont partout, les traces de loups, d'orignaux, de cerfs, de blaireaux et de chevaux sont partout. Sans parler d'oiseaux en pagaille : corbeaux, oiseaux chanteurs, trois espèces d'oiseaux de proie, et des dizaines de cygnes barbotant dans l'étang de refroidissement radioactif. Et même un troupeau de chevaux de Przewalski sauvages, une sous-espèce de cheval sauvage rare et en voie de disparition, et des castors, omniprésents. Tellement nombreux même que, selon Marina Shkvyria, comme ils abattent les arbres, la terre va redevenir une tourbière, « comme elle était il y a cent ans ».

Malgré le danger pour les hommes, la nature a repris ses droits, ce qui peut inciter à l'optimisme, même si certaines études ont montré que quelques espèces –dans l'immédiat après explosion cependant- ont souffert de diverses maladies et mutations génétiques. Les résultats des études montrent aussi un fait étonnant : essentiellement, les populations humaines ont un impact négatif plus important que le rayonnement nucléaire. Le territoire combiné des zones d'exclusion en Ukraine et en Biélorussie causées par la catastrophe de Tchernobyl est d'un peu plus de 2 575 km carrés, ce qui en fait l'un des plus grands sanctuaires vraiment sauvages en Europe. 

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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