Dernière mise à jour à 09h10 le 19/04
Les prix du pétrole ont encore chuté lundi après l'échec d'une réunion entre les principaux pays producteurs sur la proposition d'un gel de la production, laissant le monde aux prises avec un excès de brut non désiré. Les quelque 18 nations exportatrices de pétrole, y compris la Russie, non membre de l'OPEP, s'étaient rassemblées dans la capitale qatarie Doha pour ce qui devait être la conclusion d'un accord destiné à stabiliser la production aux niveaux de janvier jusqu'en octobre 2016.
Mais l'affaire a tourné court lorsque le poids lourd de l'OPEP, l'Arabie Saoudite, a exigé que l'Iran se joigne à l'accord alors qu'elle avait répété à de nombreuses reprises que l'Iran n'aurait pas à le faire jusqu'à ce qu'il ait atteint les niveaux de production d'avant les sanctions. « L'Arabie Saoudite a volontairement torpillé l'accord et était prête à accepter son échec. Cela a gravement nui à la crédibilité des producteurs de pétrole en général et de l'OPEP en particulier », a commenté la Commerzbank dans une note.
La valeur à terme du Brent a chuté de près de 7% en début de séance lundi avant de remonter à 41,80 Dollars US le baril à 10h47 GMT, en baisse d'un peu plus de 3% depuis leur dernière transaction. Son effondrement a ravivé certaines craintes que les producteurs contrôlés par les gouvernements puissent accélérer leur bataille pour les parts de marché en offrant des rabais toujours plus importants.
Selon Morgan Stanley, l'échec fait peser « un risque croissant de hausse de l'offre de l'OPEP », en particulier de la part de l'Arabie Saoudite, qui a menacé d'augmenter sa production après l'échec de la réunion de Doha. Mais cela pourrait aussi avoir un impact aussi plus large sur l'économie, mettant ainsi la demande en danger. « À court terme, les prix du pétrole vont peser sur la confiance des investisseurs et pourraient exacerber la volatilité financière », a déclaré Frederic Neumann, co-responsable des recherches en économie asiatique chez HSBC.