Après la mort d'une étudiante violée dans un bus à New Delhi, en décembre dernier, puis le viol d'une Suissesse dans la région de Madhya Pradesh et la tentative d'agression sur une touriste britannique le mois dernier, les touristes étrangers désertent l'Inde. Selon une étude de l'Association indienne des chambres de commerce et d'industrie (Associated Chambers of Commerce and Industry of India, ASSOCHAM), réalisée auprès de 1200 voyagistes, il s'avère en effet que le nombre de touristes dans le pays a baissé de 25% -hommes et femmes confondus- et de 35% pour les femmes seulement.
Depuis une dizaine d'années, le nombre de touristes en Inde était pourtant monté à plus de 6,5 millions par an. Mais selon D.S Rawat, Secrétaire général de l'ASSOCHAM, les récentes affaires de viol ont effectivement fait naître des inquiétudes sur la sécurité des voyageuses en Inde, et la situation s'est aggravée suite aux conseils de sécurité prodigués par plusieurs pays à leurs ressortissants se rendant en Inde et leur demandant d'être prudents, voire d'éviter l'Inde. La France fait d'ailleurs partie de ces pays ayant recommandé à ses ressortissantes de « prendre des mesures de précaution » en cas de séjour dans ce pays.
Près de trois-quarts des entreprises interrogées ont mentionné des annulations au cours des trois derniers mois, qui sont pourtant une période de haute saison touristique en Inde. Ce sont surtout des femmes venant du Canada, des États-Unis et d'Australie. Toujours selon cette étude, les voyageurs préfèrent désormais partir vers des destinations asiatiques jugées moins dangereuses comme la Malaisie ou la Thaïlande. Quant à savoir si les mesures prises par le Gouvernement indien pour lutter contre les violences faites aux femmes parviendront à inverser cette tendance, l'avenir le dira. Rappelons aussi en passant qu'aucun cas de viol de touristes étrangères n'a été signalé en Chine jusqu'à aujourd'hui.