Quand on parle d'urbanisation, on ne fait pas référence à une simple augmentation de la population, ni à l'expansion de la zone urbaine. Ce qui est essentiel, c'est notamment d'urbaniser la structure industrielle, l'emploi, le cadre de vie, la sécurité sociale, de ceux qui habitent une zone rurale. De ce fait, il faut changer progressivement le modèle traditionnel lié à la croissance pour en adopter un nouveau axé sur l'amélioration du bien-être, de la qualité de vie des citoyens.
De 2000 à 2010, les zones urbaines chinoises se sont accrues de plus de 60%. Ce taux qui a dépassé de beaucoup celui de la croissance de la population urbaine.
Récemment, ce genre de nouvelles a apparu dans les grandes lignes. Ci-dessous un aperçu de ces villes avec ambitions : Un comté ayant un revenu fiscal de 400 millions de yuans par an veut se transformer en un « Dubaï oriental » ; Une ville avec un revenu annuel de seulement 5 milliards de yuans a l'intention d'investir près de 100 milliards de yuans dans la construction d'une « ville antique » ; Une autre ville qui a le beau rêve de se retrouver au temps de la dynastie des Ming... Dans l'ouest de la Chine, une cité en manque d'eau veut creuser 26 lacs artificiels, dont le plus vaste mesurera environ 10 km² ; Dans le nord, un autre endroit désert a fait détruire des sites touristiques qui avaient coûté des milliards...
Ces « grandes villes » en construction ont toutes les mêmes caractéristiques : des routes larges, des hauts bâtiments, des grands ponts... La taille semble être devenue un critère esthétique pour ces villes qui se ressemblent. Dans une ville, où il y a des lacs, les projets immobiliers sont innombrables. Quant à celles qui n'en ont pas, pas de problème car on en creusera des artificiels... Nous trouvons même des projets immobiliers sur un bassin de détention. Des bâtiments nouvellement construits doivent être démolis car ils ne sont plus à la mode. Les ressources sont ainsi abusées.
« Actuellement, la dimension des villes s'étend à une vitesse qui dépasse largement celle de l'urbanisation de la population. » a expliqué M. Ye Jianping, professeur à l'Université du peuple de Chine. Les villes chinoises ont adopté un modèle de développement sur une basse densité, marqué notamment par la croissance de la taille de ville et la superficie qu'elle couvre. Selon des statistiques, la surface du terrain à bâtir par personne en 2010 était de 133 m², dépassant de 30% la norme du gouvernement. La poursuite aveugle qui pousse à l'urbanisation a accéléré la dégradation de l'environnement. Selon plusieurs enquêtes, plus de 90% des eaux urbaines en Chine sont gravement polluées. Les déchets retrouvés ont pasés de 8% à 10% par an. Seulement 50% des déchets peuvent être éliminés, mais la plupart des ordures sont simplement enfouies.
Mais quel est le souhait des habitants ? C'est très simple : un prix de logement raisonnable, de meilleures conditions des soins médicaux et une bonne éducation pour les enfants, une meilleure sécurité sociale, une vie plus pratique permettant de trouver un supermarché près de son domicile, un ciel plus clair où on peut voir les étoiles pendant la nuit... Le peuple n'est pas exigeant. La construction de villes luxueuses répond-elle vraiment au besoin de ceux qui y habitent ?