Une base de données qui redonne de l'espoir aux enfants enlevés
( le Quotidien du Peuple en ligne )
22.01.2013 à 16h53
Des milliers d'enfants ont été rendus à leurs parents grâce à une base de données ADN nationale révolutionnaire, selon un des leaders de la lutte contre ce trafic.
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Des milliers d'enfants ont été rendus à leurs parents grâce à une base de données ADN nationale révolutionnaire, selon un des leaders de la lutte contre ce trafic.
Plus de 2 300 enfants, qui avaient été enlevés, vendus ou portés disparus, ont ainsi pu retrouver leurs parents biologiques, a ainsi déclaré Chen Shiqu, Directeur du groupe de travail contre la traite humaine du Ministère de la Sécurité Publique, lors d’une interview.
Lorsque la police sauve des enfants enlevés ou retrouve des jeunes vagabonds, elle prélève immédiatement des échantillons sanguins pour l'échantillonnage d'ADN, a-t-il dit.
Le nombre exact d'entrées dans la base de données est inconnu, mais depuis son lancement en avril 2009, elle a réussi à établir une relation entre 2 348 enfants et leurs parents biologiques. L'an dernier, elle a contribué à réunir 521 familles.
« Elle est particulièrement efficace pour aider les parents et les enfants qui ont été séparés pendant des années à se retrouver les uns les autres », a-t-il dit.
Le système compare rapidement des échantillons d'ADN des deux parents et des enfants et peut être consulté par la police nationale.
« Des années de séparation peuvent changer beaucoup de choses, notamment l'apparence physique d'un enfant », a-t-il dit.
La base de données ADN permet une identification quasi immédiate.
Ainsi, une mère a soumis un échantillon de sang en 2010 par le biais de Baby Back Home, une ONG qui se consacre à aider les parents à trouver leurs enfants perdus. Son fils a fait de même en septembre 2011, dans un poste de police de la Province du Shandong.
Zhang Baoyan, fondatrice de Home Back Baby, dit que la base de données est « le moyen le plus efficace » pour réunir les familles.
Le site reçoit en moyenne 50 demandes par jour, tant de la part de parents que de personnes qui pensent avoir été enlevées.
L'ONG prend des échantillons de sang et les remet au ministère pour faire des tests ADN.
« Mais il y a encore certains parents d'enfants disparus qui n'ont aucune idée de ce qu’est la base de données ADN », a-t-elle dit.
M. Chen a indiqué que son département a élaboré un plan d'action sur la traite des êtres humains, qui sera révélé ce mois-ci.
La police va cibler les villages du Yunnan, du Sichuan et du Guizhou, ainsi que la région autonome Zhuang du Guangxi, et prélever des échantillons d'ADN des enfants vagabonds et des enfants qu'ils soupçonnent d’avoir peut-être été enlevés.
Peu importe la technologie utilisée par la police, aussi avancée soit-elle, la clé réside dans la lutte contre l'enlèvement d'enfants, a dit M. Chen. Les personnes coupables de ce crime odieux doivent faire face aux peines les plus sévères, a-t-il dit.
Dans les régions pauvres, comme le Yunnan et le Sichuan, des villageois vendent leurs enfants et, dans les provinces relativement aisées, comme le Fujian, le Guangdong et le Shandong, des couples sans enfant achètent des enfants enlevés.
Ces couples croient fermement en l'importance de « continuer la lignée familiale », et qu'il est important d'avoir des fils pour les soutenir dans leur vieillesse.
En vertu du code de procédure pénale chinois, les acheteurs d'enfants victimes de la traite ne sont tenus pour pénalement responsables que s'ils se sont opposés aux efforts de sauvetage ou physiquement abusé des enfants.
Selon M. Chen, les législateurs songent à une révision de la loi.
« Des efforts devraient également être faits pour envoyer des signaux aux acheteurs, afin de leur dire que, peu importe combien d'années ils auront gardé l'enfant, ils n’en sont pas les parents et qu’ils devront faire face à des sanctions sévères », a-t-il dit.
De janvier à octobre 2012, la police traité 1 868 cas de traite d'enfants et 4 760 cas de traite d’êtres humains, selon le ministère.