70% des Japonaises abandonnent leur carrière professionnelle après la naissance de leur premier enfant et que seulement 65% des femmes titulaires d'un diplôme universitaire travaillent.
******************************************************************
Suite à l'élection de la première présidente en Corée du Sud, des médias japonais ont mené une enquête sur les raisons qui font qu'il n'y a pas de femme Premier ministre au Japon, ce qui a attiré l'attention du public sur l'absence de volonté de travailler des femmes japonaises. Un rapport de la société américaine Goldman Sachs montre que 70% des Japonaises abandonnent leur carrière professionnelle après la naissance de leur premier enfant et que seulement 65% des femmes titulaires d'un diplôme universitaire travaillent.
Selon le rapport sur l'égalité dans les droits entre les hommes et les femmes dans le monde, livré par le forum économique mondial (WEF), le Japon est placé au 101e rang sur un total de 135 pays.
Le gouvernement japonais a publié l'an dernier un sondage qui montre que 51,6% des Japonais interrogés sont d'accord sur le mode de famille dans lequel l'homme travaille dehors et la femme s'occupe du foyer. Si cette mode est le reflet de la tradition, la principale raison pour laquelle les femmes japonaises ne veulent pas travailler est le système d'assurance japonais caractérisé par « la déduction spéciale pour conjoint ». Pour bénéficier de la qualité d'« ayant-droit », les personnes qui vivent dans le même ménage que l'assuré ne doivent pas disposer d'un salaire annuel supérieur à 1 300 000 Yens et ce salaire ne peut pas être supérieur à la moitié de celui de l'assuré. Depuis longtemps, ce système, qui tend à protéger les « ménagères à temps plein », a poussé beaucoup de Japonaises mariées à choisir un travail informel pour maintenir leurs revenus dans une fourchette comprise entre 1,03 et 1,3 millions de yens.
Au Japon, les personnes âgées prennent très rarement soin de leurs petits-enfants en charge. Vu qu'il est cher d'embaucher quelqu'un, les mères japonaises deviennent très occupées par les petits travaux de ménage. En outre, le ralentissement économique a également augmenté la difficulté de la recherche d'emploi pour les femmes.
Bien que ce soit l'homme qui gagne de l'argent, c'est la femme qui contrôle son utilisation. La majorité des hommes japonais donnent leur salaire à leur femme. Celles-ci ont le droit de distribuer à leurs maris de l'argent de poche. Il est rapporté qu'en raison de la dépression économique, l'argent à dépenser par les hommes devient de plus en plus restreint. Un grand nombre de familles japonaises épargnent de l'argent tandis que le taux d'intérêt dans les banques est très bas depuis une longue période. Afin de préserver et d'accroître la valeur du patrimoine des ménages, de nombreuses femmes japonaises spéculent sur le marché des devises.
Etant donné que le taux de natalité faible entraîne le vieillissement au Japon, le rôle des femmes en tant que source de main-d'œuvre est réévalué. Le rapport de Goldman Sachs prédit que le produit intérieur brut (PIB) du Japon augmentera de 15% si le taux d'emploi des femmes atteint 80% au lieu de 60% à l'heure actuelle.
Le gouvernement japonais a pris des mesures pour faire avancer « la formation d'une société égalitaire », visant à augmenter la proportion des femmes cadres dans tous les secteurs, améliorer le système de garde d'enfants, à travers l'emploi de davantage de femmes dans les organismes gouvernementaux et des méthodes fiscales chez les entreprises. Il reste à savoir si ces mesures seront efficaces pour faire entrer les femmes japonaises dans le monde du travail.