<i>On dit souvent que les Chinois sont très forts en mathématiques et qu'ils aiment les chiffres au point de leur attribuer une signification divinatoire. </i>
La relation qu'entretiennent les Chinois à l'égard des chiffres est particulière. Ceux-ci ne servent pas uniquement à compter ou calculer – on rappelle que ce sont les Chinois qui ont inventé le boulier –, ils cachent un sens particulier et on leur confère presque un pouvoir magique.
Ainsi le « un » 一 (yī) symbolise l'unité, le commencement. Dans le Dao De Jing (Le Livre de la Voie et de la Vertu), ouvrage classique chinois rédigé par Laozi, on peut relever la phrase « Le Dao donne naissance à l'un, l'un au deux, le deux au trois, le trois aux dix mille choses et êtres ». Le chiffre est donc fondateur, le point de départ de toute chose. « Un » est également le premier caractère que l'on apprend en calligraphie : il correspond au trait horizontal. Enfin, d'après l'expression, 一分为二 (yī fēnwéi èr) qui signifie « le un se divise en deux », les Chinois ont une vision dialectique et relative du « un », qui nous amène au « deux ».
Le « deux » 二 (èr) revêt une extrême importance. D'ailleurs, en chinois, pas moins de trois classificateurs différents sont utilisés pour traduire ce chiffre : 两 (liǎng), 双 (shuāng) et 对 (duì). Pour les Chinois, « les plus belles choses vont par paire », selon leur proverbe好事成双 (hǎoshì chéng shuāng) .Un couple pourra se dire 二人世界 (èr rén shìjiè), littéralement « le monde de deux personnes ». En outre, lors des mariages, les Chinois collent sur les portes des maisons le caractère du « double bonheur » 囍, pour que les nouveaux époux vivent heureux ensemble jusqu'à la fin de leurs jours. Lorsque l'on accomplit un fait dans le respect des deux parties concernées, on peut utiliser l'expression 两全其美 (liǎng quán qí měi). Cependant, le « deux » peut aussi signifier « stupide, bête » avec une touche de dérision personnelle dans l'interjection 很二!(hěn èr) .