Le partenariat « Faire reculer le paludisme » (RBM) souhaite transmettre un message dans la lutte contre le paludisme pour les trois années à venir : « Investir dans le futur pour mettre en échec le paludisme », a annoncé le chef de ce partenariat.
Lors d'une interview accordée à Xinhua à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le paludisme, la directrice exécutive du partenariat, Fatoumata Nafo a indiqué que le thème sera conservé jusqu'à la fin de 2015 qui correspond à la fin de la période des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
« Aujourd'hui, près de 235 millions de cas de paludisme sont toujours identifiés dans le monde. Malgré cela on peut considérer que les outils de lutte que nous avons en notre possession ( moustiquaires, pompage dans les maisons, tests) donnent les résultats escomptés même si les ressources attendues ne sont pas à hauteur de ce qui était attendu », a précisé le chef du RMB.
Le RBM travaille aussi sur le développement de sources de financement innovantes telles que les taxes perçues sur les billets d'avion. Il espère aussi développer le « malaria bond », schéma qui requiert des pays une garantie de résultat.
Le poids de la maladie a régressé d'environ 33% en Afrique et 25% dans le monde. Chaque minute qui passe voit disparaître un enfant particulièrement en Afrique où les femmes enceintes et les enfants sont les plus touchés par la maladie. Dans les autres régions du monde se sont principalement les adultes qui sont les plus touchés dans les zones reculées : les travailleurs migrants, les gens travaillant dans des zones isolées et les groupes ethniques.
« Il faut recentrer la lutte autour de cette nouvelle dynamique de lutte dans ces zones isolées », a dit le Dr Nafo.
« Le développement en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique vont être la cause d'amplification du paludisme car de grandes zones forestières vont être dévastées et on va assister à une recrudescence de moustiques dans ces régions », a expliqué l' experte de RBM.
La résistance contre l'artémisinine est contenue en Asie du Sud-Est (Thaïlande, Myanmar, Cambodge et Vietnam) mais ce serait une catastrophe, particulièrement en Afrique, si elle se propageait. L'artémisinine est la composante essentielle des associations médicamenteuses (ACT) qui constituent l'arme la plus efficace contre la forme la plus mortelle de paludisme, celui à falciparum.
Le Partenariat RBM a été lancé en 1998 par l'OMS, l'UNICEF, le PNUD et la Banque mondiale, avec la volonté d'apporter une réponse internationale coordonnée à la lutte contre le paludisme. Le Partenariat RBM est dirigé par la directrice exécutive et constitué d'un Secrétariat qui est hébergé par l'Organisation mondiale de la santé à Genève, en Suisse. La mission du Secrétariat est de faciliter la coordination des politiques à l'échelle mondiale.