Le tribunal de commerce de Toulon, situé dans le sud de France, a prononcé jeudi après-midi un jugement dans le dossier des implants mammaires PIP (Poly Implant Prothèse), , en estimant que la société allemande TÜV Rheinland , chargée du contrôle de la qualité des prothèses mammaires, avait manqué à ses obligations de contrôle, de prudence et de vigilance, rapportent jeudi des médias locaux.
Les avocats des 16 000 victimes ont salué un jugement historique. Me Laurent Gaudon, avocat de plusieurs centaines de victimes des prothèses mammaires PIP a ajouté : "Le tribunal a entendu que les victimes avaient un vrai préjudice", toujours selon des médias locaux.
La société allemande a annoncé jeudi après-midi, par la voix d'une de leurs avocats Me Dericke, qu'elle ferait appel de la décision : "Nous sommes choqués. Nous allons continuer à nous battre et à marteler nos messages. Nous allons d'ailleurs faire appel".
Mais le tribunal de commerce de Toulon a ordonné également l'exécution provisoire du jugement qui est donc immédiatement applicable malgré un appel formulé., indiquent des médias locaux.
Rappelons que les prothèses PIP étaient distribuées dans plus de 65 pays, dont la moitié en Amérique du Sud. Plus de 300.000 femmes seraient porteuses d'implants PIP dans le monde.
Un dernier bilan de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) français, qui s'arrête à fin juin dernier, fait état d'un nouveau bilan des explantations de prothèses PIP. Selon le rapport, 12 345 femmes ont déjà fait procéder au retrait de ces implants à fin juillet dernier, dont 8 460 à titre préventif.
Parmi ces dernières, l'ANSM a précisé que dans 6 639 des cas, les implants ont été retrouvés intacts, ce qui représente 78% des femmes explantées à titre préventif. Au total, sur les 12 345 femmes explantées, l'Agence a identifié 3 013 ruptures de prothèses et 55 cas de cancers du sein, soit deux de plus que lors du précédent rapport.
Le nombre de femmes porteuses de prothèses PIP en France est estimé à environ 30 000. Les retraits préventifs avaient commencé après la suspension de la commercialisation de ces implants en mars 2010.