Jeremy Hammond, un «hacktiviste» lié aux groupes Anonymous et LulzSec, a été condamné vendredi dernier à 10 ans de prison. En mai dernier, il avait plaidé coupable du piratage de la société de renseignement Stratfor, sous son pseudo d'Anarchaos. Jeremy Hammond faisait partie d'une équipe qui avait divulgué des informations de 60 000 clients et fourni à WikiLeaks des milliers d'emails sensibles, notamment un acte d'accusation préparé contre Julian Assange. Pour lui, cette condamnation particulièrement lourde est un acte de vengeance visant à dissuader d'autres hackers de suivre son exemple, car il s'est attaqué à une société qui est un acteur du renseignement aux Etats-Unis.
Selon son avocat, Jeremy Hammond aurait été piégé par le leader de LulzSec, Hector Montsegur, qui aurait joué aux taupes pour le FBI. Lors d'un chat, il aurait proposé à Hammond une « nouvelle cible » qui n'était autre que Stratfor, avant d'aider les autorités à identifier six membres du groupe.
Le juge ne s'est pas montré convaincu, estimant qu'Hammond était « un récidiviste » qui « n'a montré aucun remords » et méritait « la peine maximale ». La lourdeur de la condamnation a amené de nombreuses personnes à demander une refonte du « Computer Fraud and Abuse Act », une loi de 1986 complètement dépassée à l'heure d'Internet, mais même si une proposition de loi en ce sens a bien été déposée en janvier, il y a peu de chances que, du fait des désaccords qui le déchirent sur des sujets comme l'assurance maladie et l'immigration, le Congrès l'examine dans un délai assez bref.