Les Belges sont "solidaires mais sceptiques" et "compatissants mais critiques", révèle la dernière enquête sur l'existence d'une base de soutien en faveur de la coopération au développement.
"Les Belges estimons important de relever le niveau de vie dans les pays en développement, mais ils nous sommes moins convaincus qu'autrefois que la coopération au développement est l'option idéale pour y parvenir. Et ils sommes de moins en moins disposés à donner de l'argent à de bonnes œuvres dans le Sud," indique un communiqué publié mercredi par le ministère belge des Affaires étrangères, citant les résultats de la nouvelle enquête, qui a été réalisée à l'automne 2013.
Il s'agit d'une étude représentative menée auprès de 1577 Belges et d'une série de six discussions de groupe. L'objectif était avant tout de comparer les tendances observées avec les enquêtes précédentes qui remontent jusqu'à 2003.
Selon l'enquête, la compassion à l'égard des pauvres du Sud est restée stable par rapport aux enquêtes précédentes.
"Environ 60% des Belges continuent d'estimer important de relever le niveau de vie des habitants des pays en développement. Les Belges sont moins de 10% à ne pas trouver cela important. Ce sentiment de solidarité est confirmé par d'autres enquêtes, et notamment par l'Eurobaromètre," a-t-on souligné.
Cependant, sur la question des moyens nécessaires pour lutter contre la pauvreté et leur faisabilité, les réponses sont tout à fait différentes.
En 2013, seuls 10% des Belges estimaient que l'argent que nous dépensons pour l'aide au développement est bien employé, alors que la majorité d'entre eux (56%) estimaient qu'il est "en partie bien, en partie mal" employé. Un Belge sur trois environ trouve que l'argent est mal employé, précise le communiqué.
En effet, une attitude de plus en plus critique a été constatée à l'égard de la coopération au développement dans les baromètres précédents.
A en croire la nouvelle enquête, les gens sont devenus un peu plus critiques au sujet de l'utilité perçue des formes utilisées et des acteurs impliqués de la coopération au développement.
Les discussions de groupes révèlent par ailleurs une méfiance tenace par rapport au "bon emploi" des fonds disponibles. L'aide d'urgence par des organisations internationales d'une part et les projets concrets de petites organisations connues continuent de remporter le plus de suffrages parmi la majorité du public.
Une autre question portait sur l'opinion relative au montant du budget affecté à la coopération au développement.
"Il y a dix ans, la moitié de la population estimait encore que ce budget devait être relevé, tandis que seuls 6% voulaient le voir réduit. Aujourd'hui, seuls 13% de la population sont favorables à un relèvement du budget, contre 34% favorables à une réduction du budget," a-t-on fait remarquer.