Alors que la Chine est victime d'une tendance croissante aux conflits médicaux, dont certains donnent lieu à des violences graves contre les médecins, une nouvelle initiative a été lancée jeudi pour montrer que ce genre d'agressions sur les médecins sera sévèrement puni.
Trois organismes, à savoir la Cour populaire suprême, le Ministère de la sécurité publique et la Commission nationale de la santé et de la planification familiale, ont publié conjointement un avis qui vise à infliger des sanctions plus fortes pour les délits violents concernant des conflits médicaux et de maintenir l'ordre dans la pratique médicale.
Cette dernière initiative arrive après une série de conflits médicaux graves, dont certains ont donné lieu à des agressions mortelles contre des médecins.
« La Cour populaire suprême fera respecter la loi tout en traitant les affaires concernant des conflits médicaux et punira sévèrement ceux qui blessent gravement, voire tuent des médecins sur des assertions sans fondement », a promis Sun Jungong, le porte-parole de la Cour suprême, lors d'une conférence de presse ordinaire.
Il a également mentionné quatre grandes affaires liées à des conflits médicaux que la cour a traitées, dont deux ont fini par le meurtre de médecins par des patients en colère.
Il s'est avéré que les deux victimes étaient totalement innocentes et que les soins qu'ils avaient prodigués dans les cas litigieux ont été jugé adéquats, a dit M. Sun.
« Les deux criminels ont ensuite été condamnés à la peine capitale », a-t-il dit.
Selon l'Association chinoise des docteurs en médecine, il y a eu au moins 10 cas de conflits médicaux graves rien que pour le mois de février en Chine.
Zhang Yanling, qui dirige l'association, a déclaré que l'augmentation du nombre des conflits médicaux reflète la multiplication des tensions sociales dans un contexte de changements sociaux et économiques.
« Ce dernier avis devrait contribuer à freiner cette tendance anormale avec toute la force de la loi », a-t-il dit.
Selon le texte qui vient d'être publié, ceux qui se rendront coupables d'insultes et de menaces à l'encontre des travailleurs médicaux seront également punis.
De même, ceux qui porteront des armes comme des armes à feu, des explosifs ou des matières toxiques ou radioactives avec l'intention de nuire au personnel médical seront punis.
De plus, a dit M. Sun, « Nous traiterons en temps opportun les affaires concernant des conflits médicaux en fonction des lois et règlements et nous proposerons des directives pour ce genre de poursuites ».
La communication régulière et les échanges d'informations seront davantage renforcés, et des organisations de médiation seront présentes pour éviter les violences potentielles, a-t-il dit.
Selon Guo Yanhong, Directrice adjointe du Bureau de l'administration médicale, à la fin de l'année dernière, la Chine avait installé plus de 3 000 organisations de ce genre pour apporter une aide au traitement des conflits médicaux.
Plus de 50 000 cas ont été traités l'an dernier, a-t-elle dit.
A titre d'approche préventive, plus de 6 000 grands hôpitaux publics ont également mis en place un programme d'assurance-responsabilité, a-t-elle ajouté.