Darren Wilson, l'officier blanc de la police de Ferguson qui a tiré le 9 août sur Michael Brown, un jeune Noir sans arme, à Ferguson, dans l'Etat américain du Missouri, ne sera pas condamné, selon le jugement du grand jury rendu lundi.
Après une "révision exhaustive" et un examen des preuves physiques et scientifiques combinées aux déclarations des témoins, le grand jury a conclu que M. Wilson est autorisé à utiliser des armes, et a ainsi décidé de ne pas le condamner, a annoncé Robert McCulloch, procureur du comté de St-Louis.
Des centaines de personnes rassemblées devant le poste de police de Ferguson ont réagi avec colère et désarroi en apprenant la décision.
Peu après le verdict, le président Barack Obama a fait une déclaration, appelant à des manifestations pacifiques. Il a affirmé qu'il s'agit de la décision d'un grand jury, "nous devons l'accepter", et "il n'y a jamais de bonne raison d'avoir recours à la violence". Il a demandé aux manifestants de faire preuve de retenue.
Les écoles de Ferguson seront fermées mardi.
Le jury, composé de trois Noirs et neuf Blancs, ou sept hommes et cinq femmes, s'est rassemblé en août. Au Missouri, une condamnation du grand jury ne requiert pas l'unanimité, mais la décision doit être soutenue par au moins neuf des douze membres du jury.
Il est très difficile de condamner la police, a affirmé Jeffrey Toobin, analyste juridique reconnu, alors que des médias locaux ont rapporté qu'une profonde méfiance entourait le processus juridique. Il s'agirait de l'affaire la plus controversée aux Etats-Unis, selon CNN.
En prévision d'agitations et de violences possibles, le gouverneur de l'Etat du Missouri Jay Nixon a décrété l'état d'urgence le 18 novembre et a activé la garde nationale en cas de précaution.
Eric Holder, procureur général des Etats-Unis, a appelé au calme, indiquant que "l'Histoire nous a montré que les mouvements pour le changement les plus réussis sont ceux qui adhèrent aux principes de non-agression et de non-violence".