Son caprice risque à présent de lui coûter cher : après son esclandre pour des noix qu’elle jugeait mal servies, Cho Hyun-Ah va devoir rendre des comptes à la justice coréenne Ses excuses et sa démission n’y auront rien fait ; tête basse, visage caché par ses cheveux, l'héritière de la compagnie aérienne Korean Air a manifestement eu du mal à assumer son nouveau rôle, peu gratifiant il est vrai, de prévenue.
Le parquet de Séoul lui reproche d'avoir contraint un avion à faire demi-tour après s’en être pris au chef de cabine, et obtenu son débarquement de l’appareil. L'homme aurait même été forcé de s'agenouiller pour s'excuser, fait corroboré par deux hôtesses de l'air ainsi qu'un passager de première classe. Selon les premiers éléments de l'enquête, il serait même question de « violences ».
En Corée du Sud, l’affaire est attentivement suivie par les médias et l'opinion publique. Pour The Korea Times, journal de référence, le comportement de Cho Hyun-Ah, jette la lumière sur le sentiment de toute puissance des nantis. A mesure que les détails filtrent, le dossier se révèle de plus en plus à charge et risque de devenir franchement gênant pour la compagnie coréenne : selon l'agence de presse Yonhap, les procureurs enquêtent, à la demande du ministère des Transports, sur de possibles pressions de la direction de Korean Air ; il aurait pu y avoir des intimidations à l’encontre des membres de l'équipage pour qu'ils se rétractent et défendent l'héritière, sans parler d’infractions aux règles sécuritaires , puisque l'avion se trouvait déjà sur la piste lorsqu'il a été contraint de faire demi-tour.
Le père de Cho Hyun-Ah a présenté publiquement ses excuses en soulignant sa part de responsabilité, disant « C'est de ma faute. Je l'ai sans doute mal élevée », et s’engageant à faire évoluer les choses. Il a également annoncé que sa fille sera démise de son statut honorifique de vice-présidente, ce que Cho Hyun-Ah avait jusqu'à présent refusé.