L’obésité est devenue un véritable fléau à l’échelle mondiale, et nombreux sont les gouvernements ou personnages de premier plan qui s’en préoccupent à juste titre, comme par exemple Michelle Obama. Mais si la Première dame américaine se contente surtout pour l’heure de paroles, en Turquie, Dursun Ali Sahin, le gouverneur de la province d'Edirne, a lui pris le taureau par les cornes et est entré en guerre contre l’obésité avec une mesure pour le moins radicale.
Il a ainsi ordonné que depuis le 1er janvier, dans tous les bâtiments publics, les ascenseurs desservant les trois premiers étages soient purement et simplement condamnés afin de forcer la population à emprunter les escaliers. « C'est un pas en faveur d’une meilleure santé. En plus, cela réduit les dépenses d'énergie », a-t-il confié au journal turc Daily Sabah.
Bien entendu, on s’en doute, le gouverneur n’est pas non plus un extrémiste de l’escalier, et il a donc naturellement toléré quelques exceptions à la règle : les ascenseurs resteront en service dès le rez-de-chaussée dans les maternités et hôpitaux, et les personnes handicapées ou ayant des problèmes de santé liés à l’effort auront toujours un ascenseur qui leur sera réservé.
Dursun Ali Sahin n’en est pas à son coup d’essai, puisque déjà, il y a quelques mois, il avait imposé aux établissements de restauration de ne donner qu’un seul sucre au lieu de deux avec les boissons chaudes, ce qui n’est pas une mince affaire quand on connait à quel point les Turcs chérissent leur délicieux thé si sucré... Le Daily Sabah a également rappelé que lors de son précédent poste de gouverneur, dans la province de Giresun, il avait fait retirer les salières des restaurants, sachant que la consommation de sel dans la région était cinq fois supérieure aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé. Pour radicale qu’elle puisse sembler, il faut bien dire qu’en Turquie, il y a urgence. On estime en effet que 30% des Turcs sont obèses, soit presqu’autant que les Américains (33% environ), plus que les Allemands (24,3%) et deux fois plus qu’en France où 15% de la population est en grave surpoids.