Air India a organisé un salon de l'emploi cette semaine dans l'espoir de remplir au moins quelques-uns de ses 197 postes de pilotes vacants pour sa flotte d'Airbus seule. Aucun candidat ne s'est présenté. Non, vous avez bien lu... pas un seul ! La pénurie d'équipages de cabine d'Air India est bien connue. Le problème est si grave qu'elle doit faire face à des retards et des annulations de vols fréquents, et qu'elle a même été obligée d'embaucher des équipages retraités pour des contrats à court terme.
Le salon de l'emploi, qui avait lieu dans la quatrième plus grande ville de l'Inde, Hyderabad, était ouvert aux candidats qualifiés. Ils n'avaient même pas besoin de prendre rendez-vous, il leur suffisait de venir. Certes, on a bien vu quelques agités passer la porte de l'hôtel cinq étoiles, mais aucun ne répondait aux exigences. En fait, selon le Hindustan Times, cela pourrait plus être dû à Air India elle-même qu'à un manque d'intérêt de la part des pilotes.
« De mémoire récente, c'est la première fois que la compagnie aérienne organise des rencontres sans rendez-vous pour les commandants de bord et cela a été complètement mal géré », a déclaré un responsable d'Air India. Embaucher des commandants à l'extérieur de la société au lieu d'offrir des promotions à l'intérieur a causé des conflits avec le syndicat des pilotes ainsi que des tentatives du gouvernement pour empêcher le pillage de ces pilotes dans d'autres compagnies aériennes.
Beaucoup de pilotes ont quitté la société en raison de la mauvaise gestion de l'entreprise. Air Alliance, filiale régionale de la compagnie est en train de remplacer sa flotte vieillissante d'avions régionaux Canadair par des ATR à turbopropulseurs. Cela a eu pour conséquence qu'un grand nombre de pilotes n'étaient plus qualifiés pour piloter la nouvelle flotte et sans postes disponibles pour se mettre à jour. Sans avions pour voler, ils ont été forcés de quitter la compagnie aérienne et de chercher du travail ailleurs.
Cette débâcle n'est que la dernière d'une série de problèmes qui ont frappé Air India, et pour l'industrie du transport aérien de ce pays dans son ensemble. La compagnie aérienne, détenue par le gouvernement indien, a reçu de multiples plans de sauvetage du gouvernement au cours des dernières années, et a dû faire face à des centaines de pilotes se déclarant malades. Pire encore, il y a eu la révélation de 102 pilotes titulaires de licences expirées, sans parler des 165 pilotes indiens s'étant présentés au travail en état d'ébriété, et du transporteur majeur Kingfisher Airlines qui a perdu sa licence en 2013.