C'est la fin d'une longue affaire judiciaire hautement médiatisée qui a eu lieu aujourd'hui à Lille, dans le Nord de la France ; les deux principaux protagonistes de cette histoire, à commencer par le proxénète belge Dominique Alderweireld, plus connu sous le pseudonyme de « Dodo la Saumure », soupçonné d'avoir envoyé depuis la Belgique des prostituées dans la région lilloise, mais aussi à Paris et aux Etats-Unis, ont été relaxés. Il était le seul à l'encontre duquel le parquet avait requis une peine de prison ferme. L'autre protagoniste clé de cette affaire, l'ancien directeur du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, poursuivi pour proxénétisme aggravé, a lui aussi été relaxé.
Le juge Bernard Lemaire a estimé que les infractions reprochées à Dodo la Saumure n'étaient pas caractérisées. Le tribunal a également estimé que les témoignages le concernant étaient trop vagues. Béatrice Legrain, sa compagne, qui comparaissait comme lui pour proxénétisme aggravé, a également été relaxée.
Hervé Franchois et Francis Henrion, respectivement propriétaire et directeur au moment des faits de l'hôtel Carlton de Lille, qui a donné son nom à l'affaire mais où Dominique Strauss-Kahn n'a jamais mis les pieds, ont également été relaxés. Ils étaient soupçonnés d'avoir mis en relation clients et prostituées et le parquet avait requis à leur encontre huit mois de prison avec sursis. L'ancien directeur du FMI a également été relaxé du chef de proxénétisme aggravé, pour lequel il était poursuivi. En fin de compte, seul René Kojfer, l'ex-chargé des relations publiques de l'hôtel, qualifié de « sergent-recruteur de la prostitution lilloise » par le procureur, qui avait requis 15 mois avec sursis à son encontre, a été condamné à un an avec sursis.
Tout avait commencé en février 2011 lorsqu'une enquête préliminaire avait été ouverte par la police judiciaire de Lille sur des renseignements anonymes. Les enquêteurs s'étaient alors penchés sur les fréquentations de l'hôtel Carlton et de l'hôtel des Tours, amenant, quelques mois plus tard, à la mise en examen et à l'incarcération d'Hervé Franchois, Francis Henrion et René Kojfer pour « proxénétisme aggravé en bande organisée ».