La justice française a rendu mardi un jugement en faveur de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss Khan, dans une affaire qui l'opposait à l'auteure et à l'éditeur d'un livre le concernant ainsi qu'à l'hebdomadaire Le Nouvel observateur qui en avait publié des extraits avant sa sortie.
Le tribunal de grande instance de Paris a condamné mardi l'éditeur français Stock, qui s'apprêtait à commercialiser mercredi un livre évoquant une liaison entre M. Strauss Kahn, couramment appelé DSK, et la juriste, chercheuse et essayiste franco-argentine Marcela Iacub, à insérer "avant toute diffusion" un encart dans chaque exemplaire du livre informant le lecteur de la condamnation pour "atteinte à la vie privée" dont a été frappé le livre.
"Les limites de la liberté d'expression ont été dépassées et le droit à la liberté de création ne peut prévaloir sur les atteintes à la vie privée, qui sont caractérisées", indique le jugement rendu mardi.
L'ouvrage, intitulé "Belle et bête" retrace la liaison qu'a entretenue Marcela Iacub avec DSK entre janvier et août 2012. L'auteure qualifie notamment dans son livre l'ancien patron du FMI de "mi-homme, mi-cochon" et y souligne l'appétit de l'intéressé pour les femmes.
Selon la presse française, Mme Iacub a reconnu dans un courriel adressé à M. Strauss Kahn le 26 novembre 2012 que la liaison était en fait une manipulation visant à comprendre le "phénomène étrange" qu'est DSK, dont le rapport qu'il entretient avec les femmes a fait les gros titres de l'actualité ces dernières années dans plusieurs affaires.
Suite à la condamnation de mardi, l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, qui avait dévoilé les bonnes feuilles du livre avant sa parution, devra de son côté publier un communiqué judiciaire rappelant la décision de justice et couvrant la moitié de sa Une et verser également 25 000 euros de dommages et intérêts à M. Strauss Kahn.
Quant à Mme Iacub et à son éditeur, Stock, ils ont été condamnés à verser à eux deux 50 000 euros de dommages et intérêts à l'ancien patron du FMI.
Interrogé mardi matin sur Europe 1, l'un des avocats de M. Strauss-Kahn a salué la décision judiciaire du tribunal de grande instance de Paris.
"Nous sommes contents dans la mesure où notre demande principale, qui était l'insertion d'un encart, a été satisfaite par le tribunal, ce qui est exceptionnel", s' est-il félicité.