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40 yuans en 1985 sont équivalents à 1 000 yuans 30 ans plus tard ?

le Quotidien du Peuple en ligne | 03.03.2019 18h29

J'ai prêté 40 yuans à un camarade de classe en 1985. 30 ans plus tard, il m'en a rendu 1 000. Est-ce que j'ai perdu de l'argent ou est-ce que j'en ai gagné ?

Cette question a suscité un grand intérêt en ligne, et comme on l'imagine, il y a beaucoup d'opinions différentes.

Certaines personnes pensent que c'est une perte sèche. Parce qu'à prix comparable, 40 yuans il y a 30 ans valent beaucoup plus que les 1 000 yuans actuels. Qu'on y songe : en 1985, 40 yuans équivalaient à un mois de salaire pour un salarié ordinaire, assez pour les dépenses de la famille, alors que le revenu mensuel moyen 30 ans après a grimpé à 3 000 ou 4 000 yuans, 1 000 yuans ne représentant maintenant qu'un tiers du salaire mensuel. C'est pourquoi si votre camarade de classe vous rend 1 000 yuans, vous y perdez, disent-ils.

Certaines personnes pensent en revanche que vous êtes gagnant. Parce que, selon le taux d'intérêt bancaire, 40 yuans placés à la banque pendant 30 ans, calculés à un taux d'intérêt composé de 10% par an (le taux des dépôts après 1990 est tombé à moins de 10% et il sera difficile de dépasser un taux de 5% pour les dépôts à terme au cours de ce siècle), 30 à la puissance 1,1 donne 17,45, le total des intérêts est donc d'environ 17,45 x 40 = 698 yuans, ce qui veut dire que si votre camarade vous rend 1 000 yuans, vous gagnez 300 yuans.

D'autres ont dit : quant à savoir si vous gagnez ou perdez, tout dépend de la façon dont vous comptez. Avec différents matériaux de référence, les résultats sont également différents : par exemple, si on prend des œufs, si un œuf valait 10 centimes en 1985, avec 40 yuans vous pouviez en acheter 400, aujourd'hui avec 1 000 yuans vous pouvez en acheter 1 000, vous avez gagné ; si on prend les frais postaux, en 1985 un timbre valait 8 centimes, avec 40 yuans vous pouvez envoyer 500 lettres, alors qu'aujourd'hui avec 1 000 yuans vous ne pouvez envoyer que 100 colis ou lettres par messagerie express, et là vous êtes perdant ; si on prend la viande de porc, en 1985 le prix était de 1,75 yuan la livre, avec 40 yuans on pouvait en acheter 23 livres, mais aujourd'hui avec 1 000 yuans on peut en acheter 70 livres, et vous gagnez encore. Enfin, si on opte pour la célèbre liqueur Maotai, en 1985, elle valait 8 yuans la bouteille, avec 40 yuans vous pouviez en acheter 5 bouteilles, alors qu'aujourd'hui avec 1 000 yuans vous ne pouvez en acheter qu'à peine plus d'une demi-bouteille, et là, vous perdez gros...

Les réponses sont variées et semblent avoir du sens.

Mais la réponse la plus élogieuse est la suivante : « Tout d'abord, pour le moment ne parlons pas du problème de perte ou de gain, parlons de vous et de ce camarade de classe : vous pouvez être sûr qu'à cette époque de pauvreté matérielle et de vide culturel, vous étiez prêt à lui prêter de l'argent. Ce devait être quelqu'un dont vous pensiez qu'il était digne de confiance et qui s'entendait bien avec vous ; après de nombreuses années, ce camarade de classe n'a pas oublié votre aide et a pris l'initiative de vous rendre l'argent, ce qui suffit à prouver que c'est une personne qui sait ce que gratitude et intégrité veulent dire. La raison pour laquelle vous avez prêté de l'argent à un camarade de classe, c'est, premièrement, parce que celui-ci avait rencontré des difficultés et avait besoin d'une aide urgente ou même d'un sauvetage ; deuxièmement, vous aviez l'esprit porté vers l'émotion et la justice, et vous vouliez aider cet élève à surmonter ses difficultés. Plutôt qu'un comportement purement commercial, vous n'avez pas fait de calcul entre perte et profit et entre l'emprunt et prêt, mais un problème de confiance et de fiabilité. Il y a fort à parier que lorsque vous avez prêté cet argent, vous ne vous êtes pas posé la question d'une perte ou d'un gain, n'est-ce pas ? Sinon, lors des 30 années suivantes, vous ne vous en seriez pas souvenu pas plus que vous n'auriez réclamé cet argent. Alors la réponse est la suivante : votre camarade de classe et vous êtes les gagnants de la vie ; vous êtes gentil et avez gagné la reconnaissance et le respect de votre camarades de classe avec votre tolérance ; il n'a pas oublié le cœur que vous avez eu alors, et la sincérité dont il avait fait preuve avait su gagner votre confiance et votre amitié. Ce que l'on appelle l'or a une valeur, mais l'amitié et la loyauté sont inestimables, et dans cette société matérialiste, vous avez en même temps gagné une richesse spirituelle précieuse ! ».

L'un et l'autre sont les gagnants de la vie. Quelle sage et merveilleuse réponse, n'est-ce pas ? Lorsque la plupart des gens sont accros au contraste des chiffres et utilisent avec arrogance l'argent et les biens matériels pour peser les gains et les pertes, cette personne a su s'affranchir d'une mentalité terre à terre, et du point de vue émotionnel, quand on va au-delà de l'apparence, on voit non seulement le vrai, le bien et le beau de la nature humaine, mais on acquiert aussi une sorte d'ouverture et de transparence.

Quand on parle de perte et de profit de la vie, peut-on les mesurer par une simple conversion de prix ? Dans la vie, l'argent permet en effet d'obtenir la prospérité et la jouissance de l'apparence, mais le bonheur et l'abondance du cœur ne peuvent être mesurés par la valeur. La beauté de la vie exige non seulement l'accumulation de biens matériels, mais aussi la fraternité, la gratitude et la tolérance nécessaires pour bien polir et savourer lentement les choses.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Gao Ke)
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