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Une centrale électrique construite par la Chine éclaire des maisons et des coeurs au Pakistan

Xinhua | 23.04.2019 09h12

Il y a trois ans, Maryam Saleem, 28 ans, a décidé de renoncer à sa vie citadine dans la capitale du Pakistan, Islamabad, pour s'établir dans des montagnes lointaines. Il apparaît aujourd'hui que c'est une bonne décision.

Maryam Saleem a rejoint le chantier de la centrale hydroélectrique de Karot, à 70 kilomètres de l'est de la capitale. Le site, avec ses torrents déchaînés et boueux, s'est avéré "très bruyant" comparé à la "quiétude" d'Islamabad.

Malgré tout, "ma décision était la bonne", affirme Sakeem. Elle travaille désormais en tant qu'ingénieur hygiène sécurité environnement (HSE) à la centrale hydroélectrique, un projet pilote majeur du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC). Attendu pour 2021, il devrait générer 3,2 milliards d'unités d'énergie propre et bon marché pour le Pakistan.

"Ma vie a été complètement transformée par ce projet", nous explique-t-elle.

En tant qu'ingénieur HSE, Saleem privilégie un planning strict et écologique. D'après elle, la centrale, entièrement aux normes technologiques chinoises, est tout à fait respectueuse de l'environnement.

"Par certains aspects, les normes chinoises sont plus strictes." Dans le passé, Maryam a travaillé dans le conseil environnemental à Washington pour l'International Finance Corporation. "Nous choisissons forcément la meilleure option."

Au début, pourtant, persuader les autorités locales de se conformer aux normes chinoises n'était pas une tâche aisée d'après Yan Xinde, le directeur général de la Karot Power Company.

L'équipe de Yan a invité des responsables pakistanais ainsi que des techniciens à venir sur le site du barrage des Trois Gorges sur le fleuve Yangtsé, en Chine, le plus grand complexe hydroélectrique du monde.

Après avoir pu constater par eux-mêmes ses capacités, ils ont été convaincus. "Dès lors, le projet Karot est devenu la première centrale hydroélectrique du Pakistan à adopter les normes chinoises", nous confie Yan.

En septembre dernier, la centrale est entrée dans sa phase de construction. Son objectif est de fournir de l'électricité à environ deux millions de foyers chaque année et d'engranger quelque 20 millions de dollars de taxes, toujours d'après Yan.

"Nous avons créé environ 3.000 emplois locaux, et un millier d'ouvriers Chinois travaillent jour et nuit dans l'optique de terminer le projet avant la date prévue."

Un autre défi auquel les meneurs du projet ont dû faire face était le transfert des populations locales car la plupart des terres concernées n'appartenaient pas à l'Etat, avec des villageois qui y résidaient depuis des décennies.

"La plupart d'entre eux ont approuvé (notre projet), car ils savaient que nous les aiderions à développer la région", assure Yan. "Nous leur avons tous rendu visite un à un, sans ménager nos efforts pour comprendre leurs problématiques et proposer des solutions adaptées qui soient en même temps respectueuses de la loi."

Saleem a fait partie de l'équipe chargée du transfert des populations. Ses membres "prennent en compte tous les aspects" du problème, qu'il s'agisse des terres, des habitations, des plantes, des animaux ou même des commerces. "Chaque donnée entre en compte dans le calcul de la compensation que nous offrons aux habitants."

La relocalisation est parfois douloureuse, mais il est possible d'y remédier. Certains habitants ont lancé une campagne offrant la perspective d'un avenir radieux et d'une patrie plus forte à ceux qui auraient encore des doutes, surtout parmi les anciens.

Naseer Hussain, un chauffeur local de 31 ans du village de Holar, dans le secteur de Karot, a participé à cette campagne. "J'ai pleinement conscience que ce projet est crucial pour notre pays", affirme-t-il.

Auparavant, les revenus de Naseer étaient irréguliers. Désormais chauffeur pour le projet Karot, il perçoit un salaire, des primes et des heures supplémentaires, en plus de jouir d'un cadre de travail agréable.

De plus, la compagnie chinoise a construit une école et un hôpital dont la gestion a été confiée aux autorités locales. "Nous avons aussi mis en place un système de bourses pour les étudiants d'université issus de familles relocalisées afin de financer leurs études supérieures," explique Yan.

Yan est arrivé au Pakistan en 1988 et y a résidé plus de 15 ans. Il a pu y observer une société en constante évolution.

Depuis le lancement du CPEC, le Pakistan a bénéficié de nombreuses opportunités de développement dans des secteurs tels que l'énergie et les infrastructures de transport, ce qui a "ouvert le pays à davantage d'investissements, d'emplois et de coopération industrielle", toujours d'après lui.

"Cela sera bénéfique pour les industries", analyse Saleem. "Quand les industries se développent, les gens se développent avec elles, ce qui est bon pour l'économie nationale".

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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