Dernière mise à jour à 10h27 le 27/08
Le système de code à couleurs adopté par Shanghai pour gérer la sécurité des femmes enceintes et de leurs bébés s'est avéré si efficace après son introduction en 2012 qu'il a depuis été adopté par d'autres régions du pays.
C'est l'une des initiatives prises ces dernières années par la municipalité pour optimiser trois indicateurs de santé majeurs -l'espérance de vie et les taux de mortalité maternelle et infantile- afin de maintenir le statut de leader de Shanghai dans le domaine des soins de santé dans le pays et de le maintenir sur un pied d'égalité avec les pays développés, un résultat obtenu pendant 10 années consécutives.
Au cours des quatre dernières décennies, l'espérance de vie moyenne des habitants de Shanghai a augmenté de 10 ans pour atteindre 83,63 ans l'an dernier, contre 77 ans à l'échelle nationale.
Selon la Commission de la santé de Shanghai, le taux de mortalité maternelle à Shanghai a chuté de 3,01 pour 100 000 cas en 2017 à 1,15 l'année dernière. Le taux de mortalité infantile a diminué au cours de la même période, passant de 3,71 pour 1 000 naissances vivantes à 3,52 l'an dernier. Il y a quarante ans, le taux de mortalité infantile à Shanghai était de 15 pour 1 000 naissances vivantes.
Des médecins contrôlent l'état d'une femme enceinte à l'Hôpital de santé maternelle et infantile n° 1 de Shanghai. (Yin Liqin / China News Service)
Désormais, toutes les femmes enceintes de la ville sont classées en cinq couleurs -vert, jaune, orange, rouge et violet- indiquant ainsi les risques pour la sécurité de « insignifiant » (vert) à « élevé » (violet) pendant la grossesse et l'accouchement. Sur la base de la couleur qui leur est attribuée, a précisé la commission, elles bénéficieront de différents services médicaux et procédures.
« Les soins de santé et l'évaluation de la mère et du bébé sont offerts neuf fois gratuitement à chaque femme enceinte tout au long de la grossesse et de l'accouchement », a déclaré la commission, ajoutant que le programme était ouvert à toutes les utilisatrices du système de santé public de la ville.
Il y a dix ans, Shanghai est également devenue la première région du pays à construire un réseau pour mieux garantir la sécurité et la santé des femmes enceintes, des mères et de leurs nouveau-nés.
Cinq centres de consultation et d'urgence pour les mères en état critique et six pour les nouveau-nés en état critique ont été créés. Les mères et les nouveau-nés traités dans les hôpitaux de Shanghai pourraient être invités à se rendre dans les centres pour une évaluation et un traitement plus poussés, a déclaré la commission.
Les chiffres de la commission témoignent du succès du programme. La vie de près de 3 800 femmes enceintes et de plus de 33 000 nourrissons dans un état critique a été sauvée au cours de ces 10 années.
« Ces dernières années, la commission municipale a régulièrement réuni des experts pour examiner chaque décès d'une femme enceinte ou de celles qui meurent lors d'accouchements dans la ville », a déclaré Cao Binrong, 78 ans, consultant à l'hôpital d'obstétrique et de gynécologie de l'université de Fudan, qui travaille comme gynécologue depuis 55 ans. « La commission analyse les causes, identifie les problèmes, élabore des plans de prévention et tente d'éviter que la tragédie ne se reproduise », a-t-il souligné.
Au cours des deux dernières années, le système de code de couleur a été étendu à Beijing ainsi qu'aux provinces du Shandong, du Jiangxi et du Guizhou.
Selon Lin Ge, médecin à l'hôpital de santé maternelle et infantile du district de Wudang à Guiyang, capitale de la province de Guizhou (sud-ouest de la Chine), les femmes enceintes considérées comme présentant un risque rouge ou violet sont transférées des hôpitaux municipaux vers des hôpitaux plus grands et mieux équipés pour des contrôles de santé réguliers tout au long de leur grossesse.
« Ce genre de méthode de gestion assure des soins médicaux personnalisés à toutes les femmes enceintes et garantit la sécurité de la mère et des enfants autant que possible », a-t-il affirmé.
En outre, Shanghai a étendu son service de santé au cours de la dernière décennie à près de 5 300 établissements de santé répartis dans 15 districts.
Il existe au moins un hôpital de niveau 3A, le plus élevé des systèmes de classement à trois niveaux en Chine, dans chacun des districts de banlieue de Shanghai.
« Shanghai est devenue un point culminant sur le plan médical pour le pays, et la région attire le plus grand nombre de patients d'autres provinces », a de son côté déclaré Wu Jinglei, directeur de la Commission de la santé de Shanghai. « La capacité de Shanghai à desservir médicalement la région du delta du Yangtsé et l'ensemble du pays s'est améliorée de manière continue », a-t-il ajouté.
Shanghai a également été la première région de la partie continentale de la Chine à inclure des analyses d'urine gratuites pour dépister les maladies du rein. De même, le bilan de santé est obligatoire pour les élèves des écoles primaires et secondaires de premier cycle depuis 2003. Depuis 2010, le programme de dépistage a été étendu à 11 régions au niveau provincial, couvrant plus de 300 000 étudiants.
Selon Xu Hong, chef du Parti de l'Hôpital pour enfants de l'Université Fudan, qui a lancé le programme de dépistage, les maladies rénales sont devenues un problème de santé publique mondial. Les analyses d'urine peuvent aider à identifier les patients enfants asymptomatiques mais susceptibles de développer des problèmes rénaux, a-t-il déclaré.