Dernière mise à jour à 08h44 le 29/04
Les allégations selon lesquelles le nouveau coronavirus proviendrait du Laboratoire national de biosécurité de l'Institut de virologie de Wuhan (WIV) sont dépourvues de fondement et contredisent toutes les preuves disponibles, a déclaré dans une interview écrite récemment accordée à Reuters Yuan Zhiming, le directeur du laboratoire en question.
M. Yuan a indiqué que les allégations "malveillantes" relatives à son laboratoire avaient été "inventées de toutes pièces", et contredisaient toutes les preuves disponibles. "Le WIV n'a ni l'intention ni les capacités de concevoir et de développer un nouveau coronavirus, et (...) aucun élément dans le génome du SRAS-CoV-2 n'indique qu'il ait été créé par l'homme", a-t-il déclaré à Reuters.
Certaines théories du complot ont été alimentées par un article scientifique de l'Institut indien de technologie, qui affirmait que les protéines du coronavirus partageaient une "étrange ressemblance" avec celles du VIH. L'article a touché un large public, mais a depuis été retiré par l'Institut.
La plupart des scientifiques estiment à présent que le SRAS-CoV-2 trouve son origine dans la faune sauvage ; les chauves-souris et les pangolins ont notamment été identifiés comme des espèces hôtes possibles. Le consensus scientifique est en tous cas que le coronavirus est le fruit d'une évolution naturelle, selon Reuters.
"Plus de 70 % des maladies infectieuses émergentes viennent des animaux, et notamment des animaux sauvages", a déclaré M. Yuan à Reuters.
Les scientifiques s'accordent ainsi à dire que les sept coronavirus connus chez l'homme proviennent tous des chauves-souris, des souris ou d'animaux domestiques.
Le directeur du laboratoire a également rejeté les théories selon lesquelles le laboratoire aurait accidentellement libéré un coronavirus prélevé sur des chauves-souris à des fins de recherche, affirmant que les procédures de sécurité biologiques du laboratoire avaient toujours été strictement respectées.
"Les laboratoires de biosécurité de haut niveau disposent d'installations de protection sophistiquées et de mesures très strictes pour assurer la sécurité du personnel laborantin et empêcher toute contamination de l'environnement extérieur", a-t-il déclaré.
Il a souligné que son institut avait toujours fait preuve de transparence, et avait partagé toutes les données disponibles sur le coronavirus dans les plus brefs délais.
Pour ce qui est de l'origine du virus, M. Yuan a déclaré à Reuters qu'il n'y avait "toujours pas de réponse" à ce sujet.
Il a cependant cité un article publié ce mois-ci par des scientifiques britanniques et allemands suggérant que la variante du SARS-CoV-2 qui circulait aux Etats-Unis était une version plus "primitive" que celle présente en Chine, et aurait donc pu y apparaître en premier.