Dernière mise à jour à 10h35 le 25/10
Situé dans une zone montagneuse de la ville de Bijie, dans la province du Guizhou (sud-ouest de la Chine), le village de Shibanhe était un endroit isolé jusqu'à la fin des années 1990. Une vingtaine d'années plus tard, il a développé une industrie touristique, tout cela grâce à une route construite par les villageois.
Il fallait autrefois quatre heures pour quitter les montagnes profondes. Les déplacements n'étaient possibles qu'à pied ou à cheval, et il n'y avait que deux itinéraires, le long de routes de montagne sinueuses ou d'un cours d'eau. « Je ne savais pas quand ce genre de choses prendrait fin si le village restait isolé comme ça. Il n'y avait pas d'issue à l'époque », a déclaré Wang Lianke, alors secrétaire du Parti de Shibanhe.
Huang Qifu (à gauche) et son collègue nettoient des roches en vrac le long de la route de la falaise menant au village de Shibanhe dans la ville de Bijie, dans la province du Guizhou (sud-ouest de la Chine) en 2019. (Han Xianpu / Capture d'écran sur Chinadaily.com.cn)
Le changement est arrivé en novembre 1999. S'armant de pelles, de foreuses en acier, de ciseaux et de cordes, plus de 2 000 villageois ont aidé à creuser une route jusqu'à la montagne. À la mi-juin 2002, la construction d'une route de 7 kilomètres de long, avec une section de falaise de 470 mètres de long et un tronçon de 500 mètres sur des rochers, était achevée.
Mais en l'absence de machines modernes, ouvrir une route à travers les montagnes profondes nécessitait un effort supplémentaire.
Selon un journal écrit par le chef du village, le premier jour de la Fête du Printemps de l'an 2000, les villageois rassemblés par Yao Shixue, cadre du village, ont commencé à construire la route. « Lorsque les jeunes hommes, qui avaient quitté le village en tant que travailleurs migrants, sont rentrés chez eux pendant la Fête du Printemps, ils ont contribué à accélérer les progrès », a-t-il noté.
Les plus jeunes résidents utilisaient des ciseaux pour écailler les roches, tandis que les personnes âgées étaient chargées d'enlever le gravier. Lorsque la construction fut terminée trois ans plus tard, la vie de Huang Qifu, un villageois, s'améliora grandement. Il fait maintenant partie de l'équipe qui répare et entretient régulièrement la route.
« Une partie de mon travail actuel consiste à garder la route de la falaise propre, ce qui peut me rapporter 600 yuans (93 dollars) par mois », a-t-il déclaré. En plus des revenus de l'élevage des moutons, a-t-il dit, il peut gagner au moins 3 000 yuans par mois.
Grâce à la route, Shibanhe envisage désormais de devenir un site de camping axé sur le tourisme rural. « Avec nos paysages uniques, je pense que notre village deviendra un jour un haut lieu touristique », a déclaré M. Huang.