Alors que les autorités nationales s'affairent depuis quelques années à redonner une attractivité et une vocation internationale de premier plan à la capitale nigérienne, dans le cadre du programme "Niamey Nyala" (Niamey la coquette en langue Zarma), Niamey se trouve aujourd'hui victime d'un phénomène néfaste que constitue la prolifération des déchets, notamment des déchets plastiques.
Malgré les efforts déployés par les autorités aux différents échelons, on assiste de nos jours à une dégradation continue de l'environnement en milieu urbain notamment dans la capitale où l'insalubrité engendrée par la prolifération des déchets plastiques constitue une préoccupation nationale.
Selon le gouvernement, les déchets plastiques constituent "la menace la plus sérieuse pour l'environnement, pour la santé humaine et animale, en somme pour l'économie mondiale".
Pour le visiteur qui arrive pour la première fois dans la capitale nigérienne, surtout en cette période de vent et de pluie, ce qui frappe tout de suite à l'oeil ce sont ces tas d'ordures que forment les déchets plastiques jonchant les rues, tous les coins et recoins de la ville, voire même les habitations. Raisons fondamentales, le sachet plastique qui est devenu l'unique emballage pour tout produit au Niger.
C'est le cas notamment de la nourriture, de l'eau, des produits pharmaceutiques, des fruits et légumes, des comestibles de tous genres et même des déchets.
En plus qu'ils obstruent les caniveaux d'évacuation des eaux usées qui sont devenus des gites de prolifération par excellence des moustiques, principaux facteurs du paludisme dans le pays, les déchets plastiques empêchent aux eaux de pluies de s'infiltrer dans le sous-sol et polluent le paysage.
Ce sont des tonnes de déchets plastiques qui sont ainsi jetées chaque jour dans le paysage de la capitale, au grand malheur des populations, des animaux et des plantes.
Lorsqu'ils sont ingérés par les animaux, ils provoquent des troubles gastro-intestinaux graves pouvant conduire à la mort, selon les agents techniques de l'Environnement.
Ainsi, ces ordures portent atteinte à la santé, au cadre de vie et au bien-être des populations.
Pire, selon le gouvernement nigérien "en dépit de toutes les initiatives prises par l'Etat, les collectivités territoriales et les partenaires, le problème ne fait que s'aggraver".
C'est pour faire face au phénomène que le gouvernement nigérien a adopté en mars dernier un projet de loi interdisant "la production, l'importation, la commercialisation, l'utilisation et le stockage des sachets et des emballages en plastiques souples à basse densité". Malheureusement, l'adoption de cette loi par l'Assemblée nationale semble avoir du plomb dans l'aile.
En attendant, les services techniques concernés de la capitale s'adonnent à une large campagne de sensibilisation sur les conséquences de l'utilisation des sachets plastiques.
C'est ainsi que cette année, par exemple, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'Environnement, au délai du thème international, les autorités ont voulu donner un cachet particulier à l'évènement, à savoir la problématique et la gestion des déchets plastiques
C'est l'occasion, a indiqué M. Ali Mahamadou, directeur de cabinet du ministre en charge de l'Environnement, pour jeter un regard critique sur l'état de l'environnement urbain afin de le débarrasser des déchets plastiques, de mobiliser les populations pour un changement de comportement notamment axé sur la prolifération des déchets plastiques.
Des opérations de collecte, de ramassage et de nettoyage des déchets plastiques ont été organisées le week-end dernier à travers les grandes artères de la capitale par la direction régionale de l'Environnement.
L'objectif, selon M. Sani Mazou, directeur de l'environnement, est de débarrasser la capitale des déchets plastiques "afin de répondre positivement au programme "Niamey Nyalla" du président nigérien Mahamadou Issoufou".