Le classement cette année du Niger au dernier rang de l'indice de développement humain par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) "est la conséquence directe de nos insuffisances collectives", a déclaré mardi à Niamey le président de l'Assemblée nationale nigérienne, M. Hama Amadou.
En 2014, le Niger occupe la dernière place de ce classement comme l'an dernier. En fait, le pays occupe cette place depuis près d'une décennie.
Pour le président du Parlement nigérien, dans son discours de clôture de la première session extraordinaire de l'Assemblée nationale au titre de l'année 2014, "dernier des pays du monde, cette place du Niger n'est ni honorable ni enviable".
Toutefois, pour l'heure, il ne s'agit pas "d'indexer tel ou tel gouvernement, pour lui imputer la responsabilité du classement qui nous déprime tous, mais de dire aux nigériens, dans leur ensemble, qu'il est la conséquence directe de nos insuffisances collectives", a affirmé Hama Amadou.
"Ces réalités nous obligent, en quelque sorte de nous placer tous au-dessus des sentiments partisans, afin de rechercher dans l' objectivité et le consensus, les véritables causes structurelles de ce classement stigmatisant, pour ensemble y remédier", a-t-il indiqué.
Les différents gouvernements nigériens ont, jusque-là, imputé la faute à la folle croissance démographique du pays, thèse à laquelle Hama Amadou a reconnu, à un moment, avoir personnellement adhéré.
"Mais le temps m'a permis de réviser mon analyse et de comprendre, qu'il nous faut plutôt incriminer nos politiques économiques prenant peu en compte les lourdeurs sociales qui poussent notre peuple à l'attentisme et à l'esprit d'assistance", a-t-il suggéré.
"Sans nul doute que sur le court terme, cette croissance débridée aura immanquablement un impact négatif sur le niveau et la qualité de vie des nigériens, mais à long terme, il en serait tout autrement, si les politiques économiques et sociales font un meilleur usage de la formidable force de travail et d'intelligence créative qu'elle renferme", selon Hama Amadou.