Depuis quelque temps, la situation en Irak est extrêmement grave. Avec la conquête de plusieurs villes, et même du barrage de Mossoul par les groupes terroristes extrémistes dirigés par l’« Etat Islamique en Irak et au Levant », la capitale du pays, Bagdad, se trouve sous leur menace directe. Face à cette cette situation de crise, les Etats-Unis sont intervenus, et procédé à des frappes aériennes directes sur les extrémistes armés. Grâce à l’aide militaire américaine, les Kurdes irakiens ont lancé une attaque au sol contre les terroristes, permettant à la situation de commencer à s'améliorer. Et la toute récente nouvelle annonçant que les militants kurdes ont repris le contrôle de barrage de Mossoul montre bien que la menace des extrémistes islamistes armés n'est pas si épouvantable que cela.
Bien sûr, en plus des États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et d'autres pays sont également intervenus. La France a commencé à fournir des armes aux Kurdes, et la Grande-Bretagne a également l'intention de le faire. Et le fait le plus remarquable est évidemment la réunion du Conseil de Sécurité de l'Organisation des Nations Unies qui, le 15 juillet, a adopté une résolution dont le but est d’affaiblir les forces des groupes extrémistes islamiques en Irak et en Syrie, et de prendre des mesures pour couper leurs sources de financement et de combattants étrangers.
Mais après, que vont faire les pays occidentaux ? Bien évidemment, il faut continuer la lutte contre les groupes extrémistes islamiques retranchés dans le nord de l'Irak, leur reprendre le terrain qu’ils ont conquis, et même les rejeter complètement hors d'Irak. Mais y est-on déjà parvenu ? Non, hélas.
N’oublions pas que l’« Etat Islamique en Irak et au Levant » possède un « petit frère » en Syrie, nommé « Front al-Nosra ». Si, du fait des coups reçus, l’« Etat Islamique en Irak et au Levant » ne peut plus rester en Irak, nul doute qu’il traversera la frontière irako-syrienne pour entrer dans ce dernier pays, et apporter son aide au Front al-Nosra pour continuer à répandre la terreur. Après avoir reconstitué la vigueur de ses forces affaiblies, il reviendra en Irak pour reprendre ses crimes. De récentes rumeurs assurent que les chefs de « l'Etat islamique », en raison de la peur que leur inspirent les frappes aériennes américaines, ont fui vers la Syrie. Si cela était vrai, cela voudrait dire que ce groupe d'extrémistes a fait de la Syrie leur base arrière et leur place forte.
Donc, ce qu'il faut faire maintenant est très clair. Il faut intervenir sur les deux champs de bataille de l'Irak et de la Syrie, et frapper militairement tant l’« Etat Islamique en Irak et au Levant » que le « Front Al-Nosra », et leur couper tous leurs approvisionnements logistiques. Ce n’est que de cette manière que ces organisations terroristes n'auront nulle part où s'échapper, et qu’elles pourront être arrêtées.
C’est exactement ce nous avions souligné dans notre article, intitulé « L'Irak et la Syrie, deux pièces du même jeu d'échecs contre le terrorisme », publié il y a environ un mois. Puisque la lutte contre le terrorisme est une question de première importance, il est nécessaire d'unir toutes les forces, et même le gouvernement syrien et l'opposition syrienne modérée devraient y participer et recevoir un soutien puissant de la communauté internationale.
Il faut faire tous les efforts nécessaires pour détruire les forces terroristes, mais tout cela n’est qu’une affaire de temps. Il est inutile d’insister sur ce point. Mais aujourd’hui, dans les pays occidentaux, certaines personnes propagent l’idée que « l'intervention dans la crise et la fourniture d'armes aux Kurdes d'Irak risquent plus tard de créer des problèmes plus graves encore pour l’Occident », ce qui est totalement absurde. Bien au contraire, s’il n’y a pas d’intervention en temps opportun, cela ne fera que conduire à des problèmes sans fin pour éliminer les forces terroristes et finira par mettre en danger la sécurité même de l'Occident.
Le 17 août, le Premier ministre britannique David Cameron a souligné sans ambages que les groupes extrémistes qui sévissent actuellement en Irak constituent une menace directe et mortelle pour la sécurité en Grande-Bretagne, et qu’il est donc nécessaire de développer des stratégies à long terme pour y faire face. Voici ce que l’on peut considérer comme une vision à long terme. C’est en se fondant sur ce genre de considérations que la Grande-Bretagne et la France ont récemment pris la décision positive d’apporter leur soutien face aux troubles en Irak.
La politique américaine au Moyen-Orient a échoué. Jugée depuis un certain moment comme inapproprié, l’irréaliste « printemps arabe » est désormais entré dans son hiver. Les retombées extérieures de la crise en Syrie ont été révélées en pleine lumière. L’Occident goûte aujourd’hui les fruits amers de ce qu’il a semé. C’est maintenant à ceux qui ont semé les troubles de les résoudre ; éradiquer l’effrayante et violente menace et maintenir la stabilité au Moyen-Orient est une tâche prioritaire devant laquelle les pays occidentaux ne peuvent ni ne doivent se défiler.
Par Ren Yaqiu