Plus d'une centaine de militants de la secte islamiste nigériane Boko Haram parmi lesquels deux combattants d'origine touarègue ont été tués par l' armée camerounaise au cours du week-end écoulé dans le nord du Cameroun, a annoncé mardi le ministre camerounais de la Communication Issa Tchiroma Bakary dans un communiqué publié à Yaoundé.
"Dans la journée du samedi 6 septembre 2014 aux environs de 13 heures (locales, 12 h GMT), deux obus ont été tirés par des unités du groupe terroriste Boko Haram sur la localité de Fotokol en territoire camerounais, dans la région de l'Extrême-Nord immédiatement frontalière de celle de Gambaru, située en territoire nigérian. Aucune victime n'a été enregistrée côté camerounais à la suite de cette attaque", souligne le texte.
"Nos forces de défense ont vigoureusement riposté par des tirs de mortier dirigés contre les positions tenues par les unités du groupe terroriste Boko Haram, à l'origine de l'attaque. Le bilan de la riposte camerounaise fait état de plus d'une centaine de morts dans les rangs des agresseurs, parmi lesquels se trouvent deux personnes d'origine touarègue qui ont été clairement identifiées", poursuit le communiqué.
Le ministre de la Communication s'est félicité de "la puissance de la riposte camerounaise à cette attaque" qui, selon lui, "a été telle que les terroristes de Boko Haram ont dû reculer leurs positions à environ 7 km de la ville frontalière de Gambaru, à l' intérieur du territoire nigérian."
"C'est une fois de plus le lieu de rendre un vibrant hommage à nos forces de défense et de sécurité qui, en infligeant un cinglant revers à cette horde d'agresseurs, viennent encore de faire montre de leur professionnalisme, de leur bravoure, de leur engagement et de leur détermination à relever le défi de la préservation de notre intégrité territoriale, de la protection de nos populations, de leurs biens et de tous ceux qui vivent à l' intérieur de nos frontières", a-t-il ajouté. Voisin du Nigeria avec lequel il partage plus de 2.000 km de frontière terrestre commune réputée poreuse, le Cameroun est de plus en plus confronté aux attaques répétées de la secte islamiste nigériane Boko Haram, depuis l'enlèvement d'une française (Moulin-Fournier) en février 2013 dans la région de l'Extrême-Nord.
C'est dans cette même région qu'une dizaine d'employés chinois d'une entreprise chargée des travaux routiers sur l'axe Mora- Kousseri en direction de la frontière tchadienne ont été enlevés à la mi-mai et sont toujours en captivité. Tout comme l'épouse du vice-Premier ministre chargé des Relations avec les Assemblées Amadou Ali parmi plusieurs autres personnes lors d'une attaque violente fin juillet.
Après avoir déclaré une "guerre sans merci" à l'organisation terroriste, le président camerounais Paul Biya a mis en place un dispositif sécuritaire spécial dans cette région, renforcé récemment par la création de nouvelles unités d'opération et la nomination de leurs responsables.