Des professeurs des grandes universités kényanes ont appelé le gouvernement à lever l'embargo sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).
"La biotechnologie moderne est un des outils qui peut assurer la sécurité alimentaire au Kenya. Si l'embargo demeure, le pays n'atteindra pas un développement durable", a affirmé le président du consortium de biotechnologie de l'Université du Kenya, Dr Richard Oduol, à Nairobi.
Le Kenya a imposé un embargo sur les importations d'aliments génétiquement modifiés en novembre 2012 suite à des rapports soulignant leur rôle joué dans les cancers. Le secrétaire à la Santé, James Macharia, a formé un groupe de travail interministériel l'année dernière pour se pencher sur les impacts sociaux, écologiques et sanitaires liés à l'introduction de cultures biotechnologiques.
Les professeurs estiment que l'embargo prolongé sur les OGM conduira à une perte importante de fonds, à l'insécurité alimentaire et à la pauvreté.
"Nous avons investi des milliards de dollars pour mener des recherches sur l'ingénierie génétique. Le pays compte 500 experts formés à la biotechnologie. Ces ressources pourraient aller à la poubelle si l'embargo est maintenu", a déclaré M. Oduol aux journalistes, ajoutant que le Kenya a lourdement investi dans les politiques et normes réglementaires pour faire en sorte que les OGM soient sûrs.
Le rapport du groupe de travail sur les OGM n'a pas encore publié ses résultats.
M. Macharia avait déclaré plus tôt cette année que le parlement et le cabinet allaient discuter des recommandations contenues dans le rapport du groupe de travail sur les OGM.
Pour le Dr Joel Ochieng, expert en biotechnologie à l'université de Nairobi, le Kenya doit adopter les cultures biotechnologiques pour résoudre les crises alimentaires endémiques empirées par les sécheresses, les insectes nuisibles et les maladies.
"La nourriture génétiquement modifiée renforce la sécurité alimentaire, attire les investissements dans le domaine agricole et valorise l'entreprenariat des jeunes", a souligné M. Ochieng, indiquant que l'embargo sur les OGM a nuit au potentiel commercial du Kenya.