Une branche de l'organisation terroriste de l'Etat islamique (EI) a revendiqué dans un message vidéo diffusé lundi soir sur des réseaux jihadistes l'enlèvement en Algérie du ressortissant français Hervé Gourdel. Ses ravisseurs menacent de l'exécuter si la France ne cessait pas ses raids contre les combattants de Daesh au nord de l'Irak.
Sur cette vidéo de 3'57'', on aperçoit l'otage français au milieu de deux individus armés. L'un de ses ravisseurs qui se réclame membre de la phalange de l'EI, communément appelée Daesh, et qui se nomme Jound-Al-Khilafah (Soldats de la succession du prophète de l'islam) s'adresse au président français François Hollande en langue arabe, et lui accorde un délai de 24 heures pour mettre un terme aux attaques aériennes contre Daesh en Irak sous peine d'exécuter l'otage.
Après lui, c'est autour de M. Gourdel de s'exprimer, en s'adressant aussi au chef de l'Etat français. Il décline son identité en lisant visiblement sur papier rédigé au préalable : "Je suis Hervé Gourdel. Je suis né à Nice, en France, le 12 septembre 1959. Je suis guide de haute montagne. Je suis arrivé en Algérie le 20 septembre 2014 et je suis depuis hier aux mains d'un groupe armé, commandé par Jound-Al-Khilafah".
Parlant de ce qui lui est demandé de faire, l'otage interpelle François Hollande en disant : "Ce groupe armé me demande de vous faire la demande de ne pas intervenir en Irak. Il me retient en otage. Je vous conjure Monsieur le président de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas".
Dimanche soir, le ressortissant français a été enlevé dans le massif montagneux du Djurdjura, relevant de la province de Tizi Ouzou, à 100 km au sud-est d'Alger, alors qu'il était en randonnée avec ses hôtes algériens. Ces derniers ont été libérés, a précisé dans un communiqué le ministère algérien de l'Intérieur.
Tard dans la soirée de lundi, le président Hollande s'est entretenu avec le Premier ministre algérien, Abdelamelk Sellal au sujet de l'enlèvement.
"La coopération est totale entre la France et l'Algérie à tous les niveaux pour tenter de retrouver et de faire libérer notre compatriote. Nos services sont en contact permanent et les autorités algériennes agissent avec notre plein soutien", a indiqué un communiqué de la présidence française.
De son coté, Alger affirme que les recherches ont été aussitôt engagées par ses services de sécurité et "sont toujours en cours à l'heure actuelle".