Selon Numan Kurtulmus, vice-premier ministre turc, environ 130 000 réfugiés syriens fuyant l'avance des militants de l'État Islamique ont traversé la frontière turque au cours des quatre derniers jours ; il a également averti que ce nombre pourrait encore augmenter -car les extrémistes continuent leur assaut- et se monter à plusieurs centaines de milliers de personnes.
« Ce n'est pas une catastrophe naturelle ... Ce à quoi nous sommes confrontés, c'est une catastrophe d'origine humaine », a déclaré M. Kurtulmus, ajoutant que la Turquie prend des mesures pour se préparer. « Nous ne savons pas combien d'autres villages seront attaqués, combien de personnes pourront être contraintes de chercher refuge. Nous ne le savons pas », a-t-il ajouté. « Une force incontrôlable de l'autre côté de la frontière attaque des civils. L'ampleur de la catastrophe est pire que celle d'une catastrophe naturelle ».
De son côté, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré lundi que l'Etat Islamique ne peut être vaincu par les seules frappes aériennes, et que l'utilisation de forces spéciales sur le terrain ne doit pas être exclue. Les puissances occidentales doivent être prêtes à engager des forces terrestres dans la lutte contre les militants de l'Etat Islamique, ajoutant que ce serait mieux si ces troupes se rapprochaient de ceux plus qui sont près des combats, comme les forces irakiennes ou kurdes, mais cela pourrait ne pas être suffisant.
Le groupe dissident d'Al-Qaïda , qui affirme avoir mis en place un Etat Islamique, ou califat, gouverné par une version dure de la loi islamique sur les territoire qu'il occupe, à cheval sur la frontière entre la Syrie et l'Irak, a ces derniers jours avancé dans les régions kurdes de Syrie qui bordent la Turquie, où les réfugiés fuyant dimanche ont signalé des atrocités incluant des lapidations, des décapitations et l'incendie de maisons.