Des querelles internes ont éclaté au sein du parti au pouvoir en Zambie, le Front Patriotique (PF), depuis la mort de son fondateur Michael Sata, décédé le 28 octobre à l'hôpital londonien King George VII.
Sata a formé le parti en 2001 et était considéré comme l'épine dorsale du parti. Les analystes disent souvent: "Le PF, c'était Sata, et Sata c'était le PF".
Une querelle de succession pourrait bien suivre son décès, et selon la conjecture, le parti pourra, ou non, franchir cet obstacle.
A ce jour, un camp a émergé qui soutient le fils de M. Sata, Mulenga, à sa succession à la tête du parti, alors qu'un autre camp soutient l'ancien ministre de la Défense, Geoffrey Mwamba.
Le fils de M. Sata, qui est également maire de Lusaka, capitale de la Zambie, n'a pas caché ses intentions de briguer le plus haut poste.
Samedi, aux journalistes à l'aéroport international Kenneth Kaunda, il a déclaré ne pas voir pourquoi il ne pourrait pas succéder à son père. Selon lui, le manque de transparence dans la sélection d'un candidat à la présidentielle pourrait entraîner le chaos au sein du parti.
Edgar Lungu, secrétaire général et ministre de la Défense, a quant à lui conseillé aux membres du parti d'éviter de parler de la succession de M. Sata et de se concentrer sur les funérailles du leader avec honneur et dignité.
Le ministre de la Défense, que M. Sata a désigné comme président par intérim lors qu'il partit à Londres pour ses examens médicaux, a laissé entendre que ce n'est pas le bon moment pour commencer à parler de la succession.
"Nous devons réfléchir et l'enterrer dans la dignité et par la suite, nous allons probablement nous pencher sur le plan de succession. Pour ma part, je ne m'inquiète pas de la personne qui lui succède, mais de la vision du successeur", a-t-il affirmé.
"Nous nous sommes tous ralliés derrière lui, il a formé ce parti et nous l'avons rejoint et donc en fin de compte, nous devons nous assurer que sa vision soit poursuivie. Nous devons choisir le meilleur candidat pour exécuter sa vision", a-t-il ajouté.
Toutefois, M. Lungu a été démis lundi soir de son poste de secrétaire général du PF par le leader intérimaire Guy Scott.
Mardi, ce dernier a été contraint d'annuler sa décision, critiquée par des responsables du parti.
Brian Hapunda, le directeur du parti pour les médias et la publicité, a déclaré que tous les membres du parti qui veulent succéder à M. Sata doivent attendre jusqu'à ce que l'ancien dirigeant soit enterré.
M. Hapunda, préoccupé par le fait que certaines personnes ont déjà commencé à faire la campagne, a prôné la patience.
Après la mort de M. Sata, le pays doit organiser une élection présidentielle dans 90 jours en vertu de sa Constitution.
Guy Scott ne peut pas briguer la magistrature suprême du fait que la Constitution zambienne exige que les candidats présidentiels aient des parents nés en Zambie.