Le président tanzanien Jakaya Kikwete a limogé lundi Anna Tibaijuka, sa ministre des Territoires, du Logement et du Développement des habitations humaines, suite à un scandale impliquant son gouvernement dans une affaire de corruption dans le secteur de l'énergie.
"Cette ministre doit se retirer et nous permettre de désigner une autre personne pour la remplacer à ce poste", a déclaré M. Kikwete dans un discours diffusé en direct par la chaîne de télévision nationale de ce pays d'Afrique de l'Est.
Le président réagissait aux recommandations du Parlement en novembre suite à des investigations d'une commission parlementaire qui a révélé qu'environ 120 millions de dollars d'argent public avaient été prélevés sur un compte sous séquestre et versés à une compagnie du secteur énergétique puis à différents ministres du gouvernement.
Toutefois, le chef de l'État a épargné le ministre de l'Énergie Sospeter Muhongo, déclarant que les investigations sur les accusations de corruption à son encontre étaient en cours.
"Je serai en mesure de prendre une décision d'ici deux ou trois jours", a déclaré M. Kikwete.
Le gouvernement mène une enquête pour déterminer l'implication d'Eliachim Maswi, secrétaire permanent du ministère de l'Énergie et des Ressources minérales, avant de prendre une décision.
Le Procureur général de Tanzanie, Frederick Werema, a démissionné la semaine dernière suite à ce scandale de corruption.
Des députés l'ont accusé le mois dernier d'avoir autorisé le transfert frauduleux d'environ 120 millions de dollars à une compagnie énergétique.
Le ministre a démenti toute malversation, mais décidé de démissionner car cette controverse "a empoisonné le climat politique du pays", selon un communiqué présidentiel.
Ces allégations de corruption ont décidé des donateurs à suspendre leur aide à la Tanzanie. Un groupe de 12 donateurs dont le Japon, le Royaume-Uni, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement a décidé en octobre de suspendre quelque 490 millions de dollars d'aide jusqu'à ce que le gouvernement ait pris des mesures face à ces soupçons de corruption.