Récupérés lors d'un important coup de filet ayant permis l'arrestation de 30 formateurs présumés après la découverte d'un camp d'entraînement de Boko Haram le week-end écoulé dans le Nord, l'armée camerounaise poursuit ses enquêtes en vue de retrouver les parents de 84 jeunes garçons "vendus" par ceux-ci à la secte islamiste nigériane, annonce-t-elle.
Pris en charge dans une garnison de gendarmerie de la région l' Extrême-Nord, principalement touchée par les attaques de Boko Haram sur le sol camerounais, ces enfants âgés de 8 à 12 ans sont presque tous Camerounais, originaires de Mora, une localité de cette région proche de la frontière avec le Nigeria, rapportent les sources sécuritaires.
Seulement deux d'entre eux sont ressortissants nigérians.
En cours de formation depuis environ un mois, ils "avaient été vendus par leurs propres parents" à Boko Haram et se trouvaient répartis dans "trois centres d'entraînement" localisés entre cette localité et une autre, Petté, en vue de participer aux activités de déstabilisation menées par cette organisation terroriste jusqu' ici pour des motifs non avoués contre le Cameroun, d'après les premiers éléments d'enquête communiqués à Xinhua par une source proche du dossier.
"Dès que l'enquête sera bouclée, leurs parents seront convoqués pour expliquer pourquoi ils ont vendu leurs enfants à Boko Haram", a avancé cette source.
Depuis 2013, plus de 3.000 jeunes Camerounais originaires du nord du pays ont été enrôlés par la secte islamiste nigériane, pour certains de force et pour d'autres contre le versement d' argent, à en croire des estimations faites par des sources indépendantes.
Prises dans l'étau de l'offensive des forces de défense et de sécurité camerounaises qui fait régulièrement subir de lourdes pertes à cette organisation terroriste lors de ses tentatives répétées de prendre le contrôle de certaines localités, une partie de ces recrues a pu faire défection et revenir au pays, à en croire des sources sécuritaires et familiales.
Contrairement aux gamins, les 30 formateurs de Boko Haram arrêtés lors du coup de filet opéré dans la nuit de vendredi à samedi à Mora et Petté, eux-mêmes de nationalité camerounaise, ont été mis sous les verrous, où ils attendront d'être fixés sur leur sort, a en outre appris Xinhua.