Des témoins ont révélé jeudi que des hommes suspectés d’être des militants islamiques –qui appartiendraient au groupe Boko Haram- ont pris d'assaut un village au Nigeria et capturé au moins 100 jeunes hommes, femmes et enfants. L'attaque s’est produite dimanche dernier à Gumsuri, mais les détails n’en ont été connus que jeudi après que les survivants aient atteint la ville de Maiduguri.
Cette nouvelle arrive alors que le Nigeria a condamné 54 soldats à mort pour avoir refusé de se déployer pour reprendre trois villes capturées par Boko Haram en août. Dans l'attaque de dimanche, les militants « ont rassemblé les gens, abattu plus de 30 personnes et emporté plus de 100 femmes et enfants dans deux camions à toit ouvert », a déclaré à Reuters Maina Chibok, qui a visité sa famille dans le village après les enlèvements.
Selon la BBC, personne n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque, mais des responsables gouvernementaux ont accusé Boko Haram. Le groupe militant –dont l’ambition est de créer un Etat islamique au Nigeria– avait déjà enlevé plus de 200 femmes en avril dans une école de Chibok. La violence liée aux extrémistes qui touche actuellement le Nigeria a tué plus de 2 000 personnes rien que cette année, touchant essentiellement des villages du nord du Nigeria près de la frontière avec le Cameroun.
De son côté, le Cameroun a déclaré jeudi que son armée a tué 116 militants nigérians qui avaient attaqué une de ses bases. Dans le même temps, 43 autres soldats et officiers qui sont également accusés d'avoir refusé de combattre les extrémistes islamiques au Nigeria seront jugés par un tribunal ; les troupes se plaignent néanmoins régulièrement d’être moins bien armés que Boko Haram et n’ont pas assez de munitions ou de nourriture.