La participation attendue du Premier ministre chinois Li Keqiang à une réunion de la sous-région du Grand Mékong (GMS) en Thaïlande reflète le rôle plus actif de la Chine dans les efforts pour renforcer l'économie et la connectivité régionales et élargir la portée de la coopération.
Il est également prévu que M. Li signe un protocole d'accord sur la coopération ferroviaire sino-thaïlandaise, ce qui constitue une nouvelle étape dans le développement des infrastructures bénéfique non seulement pour les deux pays, mais aussi bien au-delà.
CONNECTIVITE REGIONALE
M. Li doit arriver à Bangkok vendredi pour assister à la cinquième réunion de Coopération économique de la GMS, où il discutera avec les dirigeants des autres pays sur le développement inclusif et durable dans la région et l'approfondissement du partenariat.
"La Chine a toujours été un participant actif dans les initiatives de la GMS. A l'avenir, nous nous attendons à ce qu'il se développe pour devenir un leader responsable au sein du mécanisme", a déclaré le professeur Tang Zhimin, directeur des études Chine-ASEAN de l'Institut de gestion de Panyapiwat basé à Bangkok.
Le Programme de coopération économique de la GMS a été lancé en 1992 par les six pays traversés par le Mékong (Cambodge, Chine, Laos, Myanmar, Thaïlande et Vietnam). La coopération couvre 10 domaines dont les transports, l'énergie, l'agriculture, le tourisme et la facilitation des échanges.
Le développement des infrastructures est celui qui a le plus progressé au cours des deux dernières décennies, a déclaré Pornchai Trakulwaranont, vice-recteur à l'administration de la célèbre Université Thammsat en Thaïlande.
A titre d'exemple, l'instauration du Corridor Est-Ouest, qui englobe les transports et d'autres activités qui se sont révélées économiquement bénéfiques, est presque terminée, a indiqué M. Pornchai.
Aussi rentables qu'ils soient, les projets de la GMS tels que les Corridors économiques Est-Ouest et Nord-Sud ne répondent pas encore pleinement aux besoins de cette sous-région, a indiqué M. Tang, avant d'expliquer que "le développement des infrastructures nécessite davantage de fonds, ce qui est l'un des principaux défis".
Les initiatives de la Chine, notamment la construction de la Route de la Soie maritime du 21e siècle, la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB), aideront à relever ces défis et à promouvoir la connectivité régionale, a déclaré Zhang Yunling, directeur de la Division académique des études internationales de l'Académie chinoise des sciences sociales.
L'AIIB est conçue pour offrir une source de soutien financier plus sûr pour le développement des infrastructures dans la région et servir de plateforme pour permettre plus de négociations entre les gouvernements et de prises de décisions conjointes, a indiqué M. Pornchai.
COOPERATION FERROVIAIRE SINO-THAILANDAISE
L'un des moments clés du séjour en Thaïlande de M. Li sera la signature du protocole d'accord sur la coopération ferroviaire entre les deux pays, à laquelle le Premier ministre chinois et son homologue thaïlandais Prayut Chan-o-cha assisteront.
Le protocole d'accord autorise la Chine à investir dans deux lignes de chemin de fer à double voie qui couvrent respectivement 734 km et 133 km et connecteront la province de Nong Khai (nord-est de la Thaïlande), Bangkok et la province orientale de Rayong.
Le projet est estimé à environ 10,6 milliards de dollars.
La signature du protocole d'accord témoignera du consensus qui existe entre les dirigeants chinois et thaïlandais sur la promotion de la connectivité régionale et le renforcement des relations bilatérales.
M. Prayut avait auparavant indiqué au président chinois Xi Jinping à Beijing que la Thaïlande allait coopérer avec la Chine dans l'agriculture et le développement du réseau ferroviaire dans le cadre des initiatives de la ceinture économique de la Route de la Soie et de la Route de la Soie maritime du 21e siècle.
Un sentiment largement partagé est que la collaboration ferroviaire entre la Chine et la Thaïlande promet de grandes opportunités de croissance pour les pays de la GMS et ailleurs.
Les deux lignes mentionnées dans le protocole d'accord se connecteront à la future ligne Chine-Laos et les retombées économiques élevés viendront, a déclaré Huang Bin, un spécialiste de la Chine au Centre de recherche Kasikorn, un groupe de réflexion thaïlandais.
"Ils vont offrir un nouveau canal pour le commerce bilatéral, et aussi aider à former un couloir touristique potentiellement lucratif qui partira de province chinoise du Yunnan pour relier Vientiane au Laos et Bangkok en Thaïlande", a-t-il expliqué.
Lorsque le réseau ferroviaire chinois sera connecté à ceux des pays de l'ASEAN, cela devrait considérablement alimenter la croissance économique des villes et régions concernées, a déclaré Yang Yong, le responsable du projet ferroviaire Chine-Thaïlande à la China Railway Corporation.