Des supporters égyptiens face à la police, au Caire. |
Les fans de football égyptiens ont accusé la police d'attaque préméditée après une confrontation à l'extérieur d'un stade du Caire, qui a fait au moins 22 morts dimanche. Dans un post sur leur page Facebook, les membres des « chevaliers blancs », un groupe de supporters de l'équipe de Zamalek, a déclaré que la police était responsable d'« un massacre délibéré, d'un assassinat prémédité ».
Les familles et les amis des morts se sont entassés dans une ruelle devant la morgue du quartier de Zeinhom au Caire lundi matin. Certains étaient assis sur le trottoir, leurs visages déformés parla douleur, attendant les corps de leurs proches pendant des heures. Parmi eux se trouvait un jeune homme de 21 ans qui n'a donné que son surnom, « Suissy », qui a dit qu'il était présent lorsque la police a tiré sur la foule à l'extérieur des portes du Stade de la défense aérienne du Caire. Le jeune homme portait un foulard blanc avec les mots « White Knights » imprimés en rouge. Relevant la manche de son pull, il a montré une trace rouge sur son coude : « J'ai été touché par des tirs de grenaille ».
Il a décrit la scène qui s'est déroulée la nuit précédente. Avant le match de Zamalek, ENPPI, un autre club du Caire, des masses de fans s'étaient pressés vers les portes. La police a ouvert le feu avec des gaz lacrymogènes et des tirs de grenaille, amenant les gens à courir. La plupart de ceux qui sont morts, dit-il, ont été écrasés dans la bousculade.
«À mon avis, 50% de la responsabilité va aux fans parce qu'ils étaient trop nombreux, mais 200% de la faute va au ministère de l'Intérieur pour avoir ouvert le feu », dit-il. « Ils ont aussi tiré sur les personnes qui ont essayé d'aider les blessés. Et les ambulances ne sont pas arrivées à temps. Des gens sont morts sur la route ». Le témoignage du jeune homme concorde avec des images vidéo postées en ligne qui montre une foule de fans débordant les rangs de la police anti-émeutes vers les portes du stade. Une grande clôture métallique s'est alors effondrée au-dessus de la foule. Les policiers, certains portant des masques, ont alors ouvert le feu en direction des supporters. Dans un communiqué, le ministère de l'intérieur a dit que les supporters de Zamalek « ont essayé de prendre d'assaut les portes du stade par la force, ce qui a incité la police à les empêcher de poursuivre cet assaut ».
Les fans de football ont joué un rôle central dans l'agitation politique en Egypte au cours des quatre dernières années. Ils ont participé en grand nombre aux manifestations pro-démocratie de la révolte de 2011 et restent politisés.