Le 24 janvier matin, un groupe de passionnés se sont réunis Avenue Yanjiang à Fancheng, pour montrer au public plus de 3 000 fragments de porcelaine qu'ils ont recueilli depuis de nombreuses années. Tous ces fragments de porcelaine sont des œuvres d'art, et ont attiré beaucoup de spectateurs.
Ils peuvent être utilisés en décoration, transformés par exemple en arbre d'abondance, en tournesols, on peut en faire des plaques accrochées sur le mur, les porter en collier... Dans la matinée, toutes ces pièces de porcelaine qui ont donné naissance à un artisanat exquis se sont attirées les louanges du public. Pour les faire, quelque 2 000 fragments de porcelaine ont été utilisés.
La plus impressionnante de ces œuvres était sans nul doute un qipao, la robe traditionnelle chinoise, faite en porcelaine bleu et blanc.
D'après Wang Helian, collectionneur, cette robe est composée de plus de 1 200 morceaux de porcelaine. Rien que le choix des fragments a demandé deux ans, qui ont subi ensuite tout un ensemble de manipulations, comme le découpage, le meulage, le perçage, pour obtenir des pièces de même taille, longues de 1,5 cm et large de 1 cm. Les fragments ont ensuite été collées sur une robe en coton, ce qui a demandé trois mois et donné naissance à un qipao que pourrait porter une femme d'une taille d'1,60 environ.
Wang Helian, aujourd'hui âgé de 46 ans, est le parrain de l'« Association des antiquités populaires ». Son groupe compte au total sept membres du groupe qui aiment ramasser ces « débris ». Il y a huit ans, sur le chantier où il travaillait, il se livrait à une de ses détentes favorites, se balader de-ci de-là, et ramassa quelques fragments de porcelaine et de fer. Ces dernières années, la vieille ville de Xiangyang a connu bien des transformations. « Là où la pelleteuse allait, j'allais aussi ». C'est ainsi que deux chantiers de Yuliangzhou sont devenus, en quelque sorte ses repaires. Pendant cette période, il a rencontré six amis partageant les mêmes idées, et ils se sont souvent sur les sites pour ramasser des débris, et faire des recherches. « Apres avoir consulté des experts, il s'est avéré que la plupart de ces fragments de porcelaine dataient des dynasties Ming et Qing ».
Cependant, ramasser des débris n'est pas chose facile : Wang Panfeng, aujourd'hui âgé de 38 ans, est depuis deux ans dans le groupe. « Ne croyez pas qu'on trouve quelque chose à chaque fois », dit-il. Il se souvient ainsi que l'été dernier, il est allé chercher des débris Yuliangzhou, et n'a rien trouvé jusqu'à ce que le soleil se couche, et c'est seulement à la nuit tombée qu'il réussit, le dos, les bras et le visage brûlés par des coups de soleil. Afin de ne pas retarder les travaux, c'est d'ailleurs souvent la nuit que ces quelques passionnés font leurs recherches.
Wang Helian a dit qu'il espérait que grâce à cette exposition, de nouveaux amis partageant les memes idées se joindront à son groupe. « Si tout le monde le souhaite, il sera également possible d'en donner une partie au musée, pour partager ce plaisir avec tous sur le long terme ».