L'Organisation mondiale du commerce (OMC) fêtera ses 20 ans d'existence à travers une conférence africaine qui sera tenue à Marrakech, ville du sud du Maroc, avec la présence du directeur général de l'organisation, le Brésilien Roberto Azevedo.
Plus de 45 pays africains seront représentés à cette conférence ministérielle et parlementaire à Marrakech, où ont été conclus les accords instituant la plus haute instance dirigeante du commerce mondial en 1995.
L'événement mettra à l'honneur le continent africain, ses perspectives et sa place dans le système commercial multilatéral, tout en faisant valoir le rôle leader du Maroc en matière de négociation et d'appui à la facilitation des échanges commerciaux. Les discussions porteront aussi sur le bilan de l'action de l'organisation, sa contribution à la croissance et à l'emploi en Afrique, le renforcement des capacités de production et d'exportation pour une meilleure intégration du continent dans l'économie mondiale.
La ratification de l'accord de Bali conclu en décembre 2013, le processus de négociations post-Bali et les préparatifs pour la 10ème conférence ministérielle de l'OMC prévue en décembre prochain au Kenya sont parmi les questions à l'ordre du jour.
Depuis sa création il y a deux décennies, l'organisation intergouvernementale basée à Genève a accueilli 33 pays supplémentaires et compte désormais 160 Etats membres qui représentent 98% du commerce mondial.
Dans un article publié en prélude à la rencontre de Marrakech, intitulé "OMC: retour à Marrakech 20 ans après", M. Azevedo a souligné l'attachement de l'organisation aux principes et à l'esprit hérité de la conférence fondatrice tenue en 1994.
Rappelant que la 10ème Conférence ministérielle de l'OMC se tiendra à Nairobi au Kenya du 15 au 18 décembre 2015, M. Azevedo a souligné que ce sera la première fois depuis sa création à Marrakech que l'organisation tiendra une réunion ministérielle en Afrique.
Dans une interview accordée à l'agence de presse marocaine MAP, M. Azevêdo a indiqué que "la prochaine grande tendance de l'économie mondiale se trouvera en Afrique, de même que les opportunités en matière de commerce et d'investissement".
Pour le patron de l'OMC, l'Accord sur la facilitation des échanges de l'OMC, conclu à Bali, participera de cet effort en fixant des règles pour abaisser les obstacles et simplifier les procédures douanières.
Cet accord commercial, a-t-il expliqué, devrait réduire les coûts du commerce jusqu'à 15% dans les pays en développement (PED).
Pour la première fois dans l'histoire de l'Organisation, la mise en oeuvre de cet instrument par les PED est soumise à la mise à disposition d'assistance et de soutien suffisants.
Servant de cadre de négociation sur des règles universelles, l'OMC, qui a succédé à l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), s'engage dans une course contre la montre pour clore l'interminable cycle de négociations de Doha, qui dure depuis 14 ans, plombé par les désaccords sur l'agriculture et les antagonismes Nord-Sud.
Le Maroc avait assumé en 2013 les fonctions de coordonnateur du groupe Africain OMC et présidé le même groupe lors du processus préparatoire de la réunion de Bali.
Ses efforts ont permis au groupe des Etats africains de jouer un rôle de premier plan dans le succès de la conférence et la conclusion du précieux accord sur la facilitation des échanges.