Le président capverdien Jorge Carlos Fonseca a opposé son véto, jeudi, à une loi votée le 26 mars par l'Assemblée nationale, qui devait entraîner une augmentation des salaires des titulaires de charges politiques.
Dans une déclaration, le chef d'Etat a justifié son véto par la nécessité de revoir cette loi en fonction de la situation économique actuelle dans le pays.
Avec cette loi, approuvée à l'unanimité par 66 députés, les salaires des hommes politiques (députés, ministres, maires et autres titulaires de charges publiques), inchangés depuis 1997, devaient augmenter, parce qu'ils sont indexé sur le salaire du président de la République, qui devait passer de 1.541 à 2.539 euros.
Cette loi avait provoqué une vive contestation sociale avec des manifestations, le 30 mars dernier, des milliers de Capverdiens dans les rues des principales villes du pays pour dénoncer la hausse prévue de 65% des salaires des titulaires de fonctions politiques et demander au président de la République d'user de son droit de véto.
"Le droit de véto politique qui j'ai décidé d'exercer autorise les députés, de concert avec le gouvernement, à revoir la loi à la lumière des préoccupations légitimes exprimées par les citoyens", a déclaré le chef de l'Etat.
Exhortant au renforcement des liens de compréhension entre la classe politique et les citoyens, en vue du maintien de la cohésion sociale dans le pays, le président capverdien a réaffirmé "l'engagement de tous" aux sacrifices qui sont nécessaires "dans un moment de graves difficultés" d'ordre économique et financier au Cap-Vert.