L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), la Banque mondiale, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et l'Association internationale des hydrogéologues ont appelé vendredi la communauté internationale à agir d'urgence pour empêcher la dégradation et l'épuisement des ressources en eaux souterraines.
En prévision du 7ème Forum mondial de l'eau (World Water Forum), qui se tiendra du 12 au 17 avril 2015 en Corée du Sud, ces cinq organisations ont proposé aux gouvernements un ensemble de principes permettant une meilleure gestion des eaux souterraines. Vision 2030 et le Cadre d'action mondial, qui seront lancés lors du Forum, constituent un appel pressant pour une action collective et responsable de la part des gouvernements et de la communauté internationale en vue de garantir l'utilisation durable des eaux souterraines.
"Pendant longtemps, la gouvernance des eaux souterraines a été négligée par les politiques, ce qui a entraîné la dégradation et l'épuisement progressif de cette ressource essentielle", a regretté la FAO dans un communiqué de presse, soulignant qu'au plan mondial, les prélèvements d'eau souterraine ont triplé au cours du dernier demi-siècle et plus d'un quart des prélèvements actuels ne sont pas durables.
Selon l'agence onusienne, la pollution des eaux souterraines se généralise et menace à la fois l'homme et l'environnement. La plupart des aquifères urbains connaissent des problèmes d'assainissement alors que les aquifères côtiers sont exposés aux intrusions d'eau salée. La pollution industrielle, les pesticides et les engrais s'infiltrent dans les nappes phréatiques et les réservoirs.
En outre, l'eau souterraine est indispensable à la réduction de la pauvreté et au partage de la prospérité, a expliqué la responsable du FEM, Naoko Ishii.
"Nous ne pouvons plus tenir pour acquise cette source invisible mais vitale; une action urgente est nécessaire pour assurer sa disponibilité à long terme. Nous avons hâte de collaborer avec les organismes partenaires et les pays pour assurer la disponibilité de l'eau pour la consommation, les villes, l'énergie et les utilisations industrielles des générations futures", a-t-elle dit.
De son côté, la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a affirmé que pour que la gouvernance des eaux souterraines devienne réalité, il convient de favoriser la coopération entre les pays, en particulier sur les aquifères transfrontières. "L'eau influe directement sur notre avenir; nous devons travailler de concert pour gérer plus durablement cette précieuse ressource", a dit Mme Bokova.