RDC : les FARDC et la MONUSCO appelés à reprendre leur coopération dans l'est (PAPIER GENERAL)

( Source: Xinhua )

13.05.2015 08h59

Sébastien Mugisho, écrivain et auteur du livre "Conflits armés dans l'est de la RDC", a souligné la nécessité pour les Forces armées de la RDC (FARDC) et la Mission de l'ONU en RDC (MONUSCO) de reprendre leur coopération dans les opérations militaires dans l'est du pays.

Depuis mars dernier, la MONUSCO) et les FARDC ne mènent plus les opérations militaires conjointes contre les groupes armés actifs dans l'est du pays, ce qui a pour conséquence des attaques récurrentes contre la population civile, voir même les casques bleus.

"Il est difficile pour la MONUSCO de réussir seule la guerre contre les groupes armés dans la région du Nord-Kivu sans avoir associée l'armée", a indiqué à Xinhua Sébastien Mugisho.

"Les casques bleus de la MONUSCO n'ont pas à suffisance une connaissance de la région, ils ne connaissent pas aussi le mode opératoire de certains groupes armés locaux, tandis que les FARDC connaissent bien la région du Kivu étant donné qu'ils sont d'abord nationaux voir même certains rebelles sont des déserteurs de l'armée nationale. Pour moi, la MONUSCO a tout intérêt de collaborer avec les FARDC pour consolider la paix déjà retrouvée", a-t-il affirmé.

Pourtant, "les FARDC n'ont pas des munitions, elles ne sont pas bien équipées", a indiqué M. Mugisho.

Un haut officier de la MONUSCO a déclaré à Xinhua sous couvert d'anonymat que "nous avons des drones et nous avons fait plus de 10 ans ici en RDC".

"Nous avons une cartographie sur les mouvements des groupes armés, nous avons des munitions et nous sommes capables de mener avec ou sans les FARDC les opérations comme nous demande le Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-il indiqué.

Depuis 2012, une paix avait été rétablie dans la province du Nord-Kivu, où les FARDC et la MONUSCO avaient combattu conjointement les groupes armés, dont le Mouvement du 23 mars (M23) , les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), les Forces démocratiques alliées (ADF), qui étaient déjà anéantis à 80%, selon les officiers militaires du Nord-Kivu.

Mais depuis que la MONUSCO a refusé de participer aux opérations conjointes contre les FDLR, la situation sécuritaire s'est vite détériorée dans cette partie du pays.

La MONUSCO a été justifiée sa décision par la nomination des généraux des FARDC dans le commandement des opérations contre les FDLR qui sont accusés des violations des droits de l'homme par les Nations Unies.

Les forces négatives actives dans la province du Nord-Kivu ont vite retrouvé de la force et lancé des attaques contre les forces nationales et les casques bleus.

Récemment, deux casques bleus tanzaniens de la Brigade d'intervention de la MONUSCO ont été tués dans une embuscade tendue, selon la MONUSCO, par des rebelles ougandais des ADF à Beni, territoire du Nord-Kivu près de la frontière avec l'Ouganda.

Selon la MONUSCO, on enregistre presque chaque semaine une attaque contre les positions des FARDC dans la région de Beni par des hommes armés.