Dernière mise à jour à 10h31 le 28/05
Des chercheurs de l'université de Southampton ont annoncé mardi qu'ils allaient étudier le potentiel des remèdes chinois à base de plantes pour traiter les infections récurrentes des voies urinaires (RUTI), dans l'espoir de réduire l'usage des antibiotiques dans le traitement de ces infections.
Les antibiotiques sont fréquemment employés pour traiter les infections urinaires sévères ou récurrentes. En dépit de leur efficacité dans la réduction de la durée des symptômes les plus sévères, une résistance aux antibiotiques se manifeste dans environ 20 % des cas pour la Triméthoprime et la Céphalosporine, et dans la moitié des cas pour l'Amoxicilline.
La nouvelle étude vise à évaluer si les herbes médicinales chinoises sont ou non en mesure d'offrir une alternative précieuse aux antibiotiques dans certaines conditions.
Dans le cadre de cette étude, 80 femmes ayant eu au moins trois infections urinaires récurrentes au cours des douze derniers mois se verront prescrire soit un traitement personnalisé aux plantes médicinales par un praticien chinois, soit un traitement aux plantes médicinales génériques prescrit par un généraliste. Les deux types de traitement seront contrôlés contre placebo, et comprendront des plantes médicinales destinées à la fois à prévenir les infections urinaires récurrentes et à en traiter les symptômes aigus, selon l'université. La durée du traitement sera de 16 semaines.
"La capacité de la médecine chinoise à base de plantes (CHM) à traiter les symptômes des infections urinaires est clairement documentée depuis plus de 2 000 ans. Des essais cliniques récents effectués en Chine ont apporté des résultats préliminaires tendant à prouver que les CHM sont en mesure d'alléger les symptômes des infections urinaires et de réduire la fréquence des infections récurrentes. Une enquête plus rigoureuse reste cependant nécessaire. Si notre étude s'avère réussie, les résultats obtenus permettront d'acquérir les données nécessaires à la mise en place d'essais cliniques systématiques à plus grande échelle", a déclaré le Dr Andrew Flower, de l'université de Southampton.
Au Royaume-Uni, l'infection des voies urinaires est l'infection bactérienne la plus fréquemment déclarée par les femmes dans le domaine des soins primaires. De 40 à 50 % des femmes en souffrent au moins une fois dans leur vie. De 20 à 30 % des femmes ayant connu un épisode infectieux subiront en outre une infection urinaire récurrente.
"Cet essai clinique est le premier à autoriser l'usage de plantes médicinales chinoises en tant que médicament expérimental au Royaume-Uni. Cela signifie que nous devons suivre le même parcours et nous plier aux mêmes règlementations que pour les essais cliniques de médicaments conventionnels. Il s'agit d'un précédent important pour la recherche", a précisé M. Flower.