Dernière mise à jour à 16h32 le 22/07
L'histoire évolutive de l’homme pourrait être réécrite après une série de découvertes en Chine amenant les experts à penser que la vie humaine aurait pu évoluer indépendamment en Asie ainsi qu’en Afrique, et contestant la pensée scientifique conventionnelle.
Zhao Lingxia, chercheur à l'Institut de paléontologie des vertébrés et de paléoanthropologie (IVPP) relevant de l'Académie chinoise des Sciences, a dirigé une équipe de chercheurs qui a découvert trois dents similaires à celles d’humains modernes trouvées dans une grotte de calcaire à Bijie de la province du Guizhou, au sud-ouest de la Chine. Les études ont été publiées plus tôt cette année dans la revue chinoise Acta Anthropologica Sinica.
Datant entre 112 000 et 178 000 années, soit 75 000 ans plus tôt que les premières migrations humaines au départ de l'Afrique, a rapporté le 11 juillet 2016 le South China Morning Post (SCMP).
Il s’agit de la dernière découverte faite par des paléoanthropologues chinois, qui remet en cause la question du statut de l'Afrique comme berceau de l'humanité.
Des collègues de Zhao, Liu Wu et Wu Xiujie, ont également trouvé en octobre 2015, 47 dents humaines fossilisées dans le comté de Daoxian, la province du Hunan (centre de la Chine ). Remontant entre 80 000 et 120 000 ans, ces fossiles sont considérés comme les découvertes les plus anciennes dans l’Est de l’Asie, selon le reportage de l'Agence Chine Nouvelles.
Des études antérieures ont montré des traces humaines en Asie de l’Ouest et en Europe il y a plus de 50 000 ans.
"La datation des sédiments des dents prouve que le continent chinois a été peuplé d’une espèce humaine avant l'arrivée des Africains", Liu étant cité par le SCMP.
En novembre 2015, un crâne d’Homo erectus, de 150 000 à 412 000 années, a été découvert par des scientifiques chinois dans le comté de Dongzhi, la province de l’Anhu (est de la Chine).
Il s’agit là d’un autre site important pour l’Homo erectus après des constatations faites à Zhoukoudian, où vivaient les Hommes de Beijing ainsi que les Lantian dans la province du Shaanxi, du comté de Hexian la province de l'Anhui et à Nanjing la province du Jiangsu, a précisé Liu.
Des fossiles humains découverts au sud de la Chine, au cours de la dernière décennie, nombreux datent de plus de 100 000 ans. Partageant des caractéristiques anatomiques avec le peuple chinois d’aujourd'hui.
Une étude approfondi sur le façonnage des outils de pierre fabriqué par l’Homo Sapiens en Chine, démontre que les techniques, transmises de génération à génération, sont distinctes de celles utilisées par les premiers migrants africains, a souligné le célèbre paléoanthropologue Wu Xinzhi de l’IVPP dans un article publié dans le même numéro de l’Acta Anthropologica Sinica.
Les premiers outils de pierre préhistoriques et la preuve de grande quantité d’anciens restes humains découverts en Chine ont retracé une «évolution transparente» vers les populations chinoises actuelles. Malgré l’apparition de certains nouveaux gènes des migrants africains, il n’y a pas eu de remplacement ou d’extinction massive chez le groupe humain, a écrit Wu.