Dernière mise à jour à 14h16 le 04/11
Le nouveau gouvernement néo-zélandais envisage de créer une catégorie de visas pour aider à délocaliser les populations du Pacifique déplacées par le changement climatique. Cette nouvelle catégorie rendrait officielle la politique pré-électorale du Parti Vert qui promettait 100 visas pour les personnes touchées par le changement climatique. Dans le cadre du nouveau gouvernement de coalition dirigé par les travaillistes, le chef du Parti vert James Shaw s'est vu confier le rôle de Ministre du changement climatique. Il a déclaré mardi à Radio New Zealand qu'une « catégorie de visa humanitaire expérimental » pourrait être mise en place pour les populations du Pacifique déplacées par la montée des mers résultant du changement climatique.
« C'est un travail que nous avons l'intention de faire en partenariat avec les îles du Pacifique », a déclaré M. Shaw. Avant les élections, les Verts ont également proposé d'augmenter le quota global de réfugiés de la Nouvelle-Zélande de 750 par an à 4 000 places sur six ans. L'annonce de M. Shaw intervient après que le tribunal d'immigration et de protection de Nouvelle-Zélande ait rejeté deux familles de Tuvalu qui avaient demandé à devenir des réfugiés en Nouvelle-Zélande en raison de l'impact du changement climatique. Les familles prétendaient que l'élévation du niveau de la mer, le manque d'accès à de l'eau potable propre et salubre et le taux de chômage élevé de Tuvalu justifiaient la demande d'asile.
Le tribunal a en revanche statué qu'ils ne risquaient pas d'être persécutés du fait de leur race, de leur religion, de leur nationalité ou de l'appartenance à un groupe politique ou religieux en vertu de la Convention de 1951 sur les réfugiés. Alberto Costi, professeur associé en droit international de l'environnement, à l'Université Victoria, a précisé au Guardian que la convention actuelle ne permet pas d'accueillir les réfugiés environnementaux. « Les conditions sont assez strictes et s'appliquent vraiment à la persécution. Ces personnes qui arrivent ici dans l'espoir de demander l'asile pour des raisons environnementales seront forcément renvoyées dans leur pays d'origine ».
En 2014, Ioane Teitiota, originaire de Kiribati, avait fait la une des journaux après avoir postulé en Nouvelle-Zélande pour devenir le premier réfugié du changement climatique au monde « sur la base de l'évolution de son environnement à Kiribati ». L'affaire a été rejetée par la Cour suprême de Nouvelle-Zélande et Teitiota a été expulsé l'année suivante. Le professeur Costi estime que la proposition de M. Shaw permettrait de combler cette lacune dans la convention sur les réfugiés, mais que le problème serait de déterminer légalement si un migrant de l'environnement pouvait ou non encore vivre dans son pays d'origine. « C'est une idée à explorer. J'aimerais plus de clarté ».