Eurasie, intégration : des liens sino-russes plus forts

Lors d'un appel téléphonique, le président russe Vladimir Poutine a félicité Xi Jinping pour sa réélection en tant que secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois et pour le succès du 19e Congrès national du Parti. Espérant que Xi dirigera le plus grand parti politique du monde pour atteindre de nouveaux objectifs.

Les félicitations de Poutine interviennent cinq jours avant la visite de 3 jours à Beijing du premier ministre russe Dmitri Medvedev, au cours de laquelle il devrait rencontrer le Président Xi Jinping. Medvedev tiendra également une réunion avec le premier ministre Li Keqiang, à l'occasion de la 22e réunion régulière entre les Premiers ministres des deux pays.

Dimitri Medvedev est parmi les premiers dirigeants étrangers à visiter la Chine après la tenue du 19ème Congrès national qui s'est terminée le 24 octobre. Et sa visite en Chine est la preuve que Moscou tient en haute estime son partenariat avec Beijing.

L'approche et la diplomatie du pays aux caractéristiques chinoises, l'approche diplomatique chinoise repris dans le rapport de Xi Jinping à l'occasion du 19ème congrès, devrait améliorer les relations sino-russes déjà étroites, alors que la coordination bilatérale s'approfondit concernant les grandes affaires mondiales et régionales.

La Russie est déjà très efficace sur tous les fronts, ce qui représente des réunions plus généralisées entre les dirigeants russes et chinois, afin de jouer un rôle beaucoup plus important sur la scène mondiale.

Les vingt dernières années ont été sans doute la meilleure période pour les relations sino-russes après la fin de la Guerre froide et la désintégration de l'Union soviétique au début des années 90. Les deux nations ont réussi à rééquilibrer leurs liens en seulement une décennie, après avoir réglé les principaux différends, régularisé les réunions des dirigeants tout en élargissant les voies de coopérations.

Partageant leurs efforts respectifs de rajeunissement national et de modernisation, la Chine et la Russie ont aujourd'hui davantage d'intérêts pour approfondir leur partenariat et renforcer la gouvernance mondiale, en particulier à l'heure où la mondialisation est chahutée. L'Union économique eurasiatique (UEE) pourrait bien servir cette fin.

Au cœur de la diplomatie des grands pays aux caractéristiques chinoises, la Chine joue un rôle majeur et plus constructif dans la gouvernance. L'initiative une Ceinture, une Route a été surtout mise en œuvre pour une plus grande modernisation et connectivité de la masse continentale eurasienne, y compris la Russie. L'intégration de l'initiative avec l'UEE, selon Igor Shuvalov, premier vice-Premier ministre russe, pourrait porter le commerce bilatéral à 200 milliards de dollars d'ici 2020 tout en stimulant les échanges technologiques, culturels et humanitaires.

A la lumière de la diplomatie chinoise, les relations entre Beijing et Moscou reposeront sur une coopération stratégique et des efforts conjoints pour promouvoir la modernisation plutôt qu'un seul partenariat stratégique. Cela insufflant une énergie et un élan essentiels au processus d'intégration de l'Eurasie à une période où les Etats-Unis ont adopté une politique introvertie.