Dernière mise à jour à 14h37 le 31/10
1/3
2/3
3/3
L'information nous vient de Boston en cette fin de mois d'octobre 2017 : le café du Burundi est bel et bien le meilleur café du monde en ce qui concerne sa qualité.
Parmi plus de vingt variétés existantes dans le pays, plusieurs spécialistes américains venus de Boston ont choisi le café de Kibingo, une commune du Burundi dans la province Kayanza au Burundi. Cet “or noir” acheté à 115 dollars le kilo et un autre à 114 dollars, se classe au premier rang mondial.
Ce n'est pas une première pour le café burundais d'être en tête de ce palmarès. En 2014, la même province s'est déjà distinguée avec son arabica valant 130 dollars le kilo. Des propos recueillis par le journal Ikiriho auprès du directeur général de l'autorité de régulation de la filière café du Burundi (ARFIC).
Ce café est l'un des plus réputés de la sous-région (EAC et Ethiopie) et dans le monde avec le Brésil et la Colombie. Toutefois, le Burundi ne dispose pas de suffisamment d'infrastructures par rapport au Brésil, à la Cote d'Ivoire ou à l'Ethiopie, a noté Daniel Mutabazi. Donc, le pays investit pour mettre l'accent sur la qualité.
Le Burundi est un petit pays au cœur de l'Afrique de l'est de seulement 28 000 km2, avec une population principalement agricole (95%), une agriculture partagée entre les cultures vivrières et commerciales comme le café et le thé... Son climat équatorial humide favorise ainsi la culture du café arabica.
Dernièrement, la Russie a octroyé un stand pour le café burundais. Les Moscovites ont pu savourer cette boisson qui se fait petit à petit une place sur le marché.
A partir de 2014, des responsables en charge de l'agriculture et de la culture du café ont mis en place différentes stratégies. De nouveaux efforts pour veiller à la qualité du café burundais en accompagnant les agriculteurs dans toutes les phases. Les résultats se montrent enfin satisfaisants. Aujourd'hui le café burundais devient une référence.
En Chine chaque année au mois d'octobre, la ville de Beijing organise une exposition vente des produits de plusieurs pays représentés en Chine. A cette occasion, le dimanche 29 octobre 2017, les Burundais ont pu mettre à à la vente cet arabica si prestigieux. Des Chinois se sont rués vers le Stade des Travailleurs où ils ont pu s'approvisionner en café burundais.
Excepté le fait que les produits exposés démontrent la culture et l'identité de chaque pays présent, c'est aussi une occasion d'encourager les investisseurs et les hommes d'affaires à prendre conscience des richesses de ces pays. Ainsi, les Burundais peuvent encore une fois se montrer satisfaits, car cet événement dans la capitale chinoise s'est déroulé au même moment où le café burundais glanait le titre de meilleur du monde en ce qui concerne sa qualité. Un grand pas en avant pour ce pays, et un bel encouragement.
Concernant le maintien en haut du palmarès grâce aux efforts du gouvernement via son ministère de l'agriculture, M. Mutabazi indique que l'on est en passe de renforcer l'encadrement des caféiculteurs en passant par le mouvement associatif des coopératives. Et faisant aussi intervenir les femmes rurales dans l'entretien des caféiers, car étant présentes dans les champs, depuis la plantation jusqu'à l'usinage.
Grace au financement de la Banque Mondiale, le pays commence à prendre différentes mesures. De plus, l'ARFIC fait intervenir l'administration au niveau de l'encadrement et la lutte contre la fraude transfrontalière.
Pendant que certains cultivateurs tournent le dos à cette culture, d'autres s'y consacrent corps et âme. L'ISABU (Institut des Sciences Agronomiques du Burundi) s'active en remplaçant les vieux caféiers datant de l'époque coloniale, a expliqué le directeur de l'ARFIC.
Afin de lutter contre l'évasion des devises pratiquées depuis la privatisation et libéralisation de la filière café du Burundi en 2010, toutes les recettes des exportations doivent désormais passer par la Banque de la République du Burundi (BRB).
Blandine NIYONGERE en collaboration avec le Quotidien du Peuple en ligne