Dernière mise à jour à 09h48 le 09/11
La capitale indienne a été enveloppée par un voile de smog toxique pour le deuxième jour consécutif le 8 novembre, forçant l'Indian Medical Association (IMA) à décréter un état d'urgence sanitaire publique et conseiller la fermeture des écoles. « C'est une urgence de santé publique, alors tout le monde devrait rester à l'intérieur, pas de jogging, courir ou marcher dehors », a déclaré le Dr Krishan Kumar Aggarwal, directeur de l'IMA. Dans la matinée, le surveillant de la pollution de l'air de l'ambassade des États-Unis a annoncé que les niveaux de PM2,5, de minuscules particules qui pénètrent profondément dans les poumons et la circulation sanguine, atteignaient 703, soit plus du double du chiffre de 300 que les autorités jugent dangereux.
« C'est comme une forte pluie de PM 2,5, et sous une pluie battante, vous ne vous aventurez pas dehors », a-t-il dit à Al Jazeera. Arvind Kejriwal, le ministre en chef de Delhi, s'est empressé de commenter la détérioration de la situation de la pollution dans la capitale. « Delhi est devenue une chambre à gaz », a-t-il tweeté. « Chaque année, cela se produit pendant cette partie de l'année, nous devons trouver une solution au brûlis des cultures dans les Etats limitrophes », a-t-il dit en référence au brûlis des cultures dans les États du nord de l'Inde. Les enfants et les personnes âgées sont plus à risque, a averti le Dr Aggarwal, à peine une semaine après qu'un rapport du journal scientifique The Lancet ait indiqué qu'un demi-million d'Indiens sont morts prématurément à cause des PM2,5.
« Le gouvernement doit prendre toutes les mesures appropriées pour que les écoles soient fermées et que les gens n'aient pas à sortir, car les personnes souffrant de problèmes respiratoires peuvent se sentir plus mal, voire être victimes d'une crise cardiaque chez les patients souffrant de problèmes cardiaques préexistants ». Le gouvernement de Delhi a suivi, en annonçant la fermeture des écoles primaires à partir de mercredi. La dernière fois que la qualité de l'air avait été qualifiée de « sévère » remonte au 20 octobre, un jour après les festivités de Diwali. Depuis lors, les contrôleurs de pollution ont enregistré une qualité de l'air « très médiocre », ce qui est comparativement meilleur que « sévère » mais alarmant selon les normes mondiales.
D'après les experts, le brûlis des cultures et la pollution industrielle provenant des États limitrophes s'ajoutent au mauvais air à New Delhi. À moyen terme, les experts demandent des critères pour des véhicules plus propres, y compris des stations d'essai, le contrôle des véhicules diesel, des incitations à l'utilisation de véhicules électriques et hybrides et l'amélioration des transports en commun. En l'absence d'une action gouvernementale concertée pour lutter contre la pollution et les jeux de reproches politiques, les tribunaux sont intervenus à plusieurs reprises au cours des dernières années. Ainsi, le mois dernier, la Cour suprême a temporairement interdit la vente de pétards dans et autour de New Delhi avant le festival hindou de Diwali, et elle a également interdit la vente de véhicules diesel de luxe et ordonné une taxe sur les camions entrant dans la ville.