Dernière mise à jour à 08h43 le 09/11
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe (CoE) Thorbjorn Jagland a indiqué, mardi, lors d'une conférence de presse à Strasbourg, que la Turquie a décidé de réduire sa participation au budget de l'instance paneuropéenne qui regroupe 47 Etats membres.
"J'ai été averti par M. Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, que la Turquie voulait cesser d'être un grand payeur. Il va y avoir un dialogue à ce sujet", a dit M. Jagland, interrogé, mardi, lors d'une conférence de presse à Strasbourg, au siège de l'organisation.
Ankara n'a pas motivé sa décision, a-t-il ajouté. "La Turquie veut redevenir un contributeur ordinaire et elle doit encore nous préciser quand cette décision entrera en application", a dit le secrétaire général du CoE.
Depuis 2016, la Turquie est l'un des six "grands payeurs" de l'institution paneuropéenne basée à Strasbourg. Cela signifie qu'elle contribue à plus de 10% du budget du Conseil de l'Europe en échange d'un quota plus large de fonctionnaires au sein du CoE.
Les relations se sont dégradées entre le CoE et Ankara depuis le coup d'Etat manqué de juillet 2016.
Dans un discours prononcé le 31 octobre, à Strasbourg, le président de la République française Emmanuel Macron s'était inquiété des dérives autoritaires de "certains membres du Conseil de l'Europe, dont la Russie et la Turquie" tout en plaidant pour le maintien d'un dialogue.
En juin dernier, Moscou a cessé de contribuer au budget du CoE. Dans une lettre au secrétaire général du Conseil de l'Europe, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait justifié la décision de suspendre le financement par les sanctions prises à l'encontre des parlementaires russes en avril 2014, suite au dossier relatif à la Crimée, mais aussi par les "persécutions" dont feraient l'objet les parlementaires qui voudraient les lever.
La Turquie et la Russie sont deux des six "grands payeurs" du Conseil de l'Europe avec la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie. Chacun fournit près de 11% du budget de l'organisation qui s'élève à 454,6 millions d'euros pour 2017. En contrepartie, le "grand contributeur" bénéficie d'un plus grand quota de fonctionnaires au sein de l'organisation et, de fait, d'une capacité d'influence accrue.