Dernière mise à jour à 08h43 le 08/11
Un tribunal japonais a condamné à mort une ancienne millionnaire surnommée la « veuve noire », qui a empoisonné ses amants âgés au cyanure et a empoché des millions de Dollars d'assurances et d'héritages.
Le tribunal de district de Kyoto a condamné Chisako Kakehi, 70 ans, pour l'assassinat de trois hommes -dont un mari- et la tentative de meurtre d'un autre, mettant fin à une affaire très médiatisée qui a secoué le pays. Chisako Kakehi a accédé à la célébrité après avoir utilisé le poison pour se débarrasser d'un certain nombre d'hommes âgés avec qui elle était en relation, ce qui lui a valu cette comparaison avec l'araignée qui tue son mâle après la copulation.
Selon le radiodiffuseur public NHK, « L'accusée a fait boire aux victimes un composé de cyanure avec une intention meurtrière dans les quatre cas », a déclaré le juge Ayako Nakagawa à la cour, rejetant les arguments des avocats de la défense selon lesquels Chisako Kakehi n'était pas criminellement responsable parce qu'elle souffrait de démence. Les procureurs ont dit qu'elle a tué les hommes après qu'ils l'aient faite bénéficiaire des politiques d'assurance-vie qui atteignaient parfois des millions de Dollars.
Elle aurait ainsi amassé un milliard de Yens (8,8 millions de Dollars) en paiements sur une période de 10 ans, mais a par la suite perdu la majeure partie de sa fortune en raison de transactions financières infructueuses. Elle a eu des relations avec de nombreux hommes, principalement des personnes âgées ou malades, en les rencontrant via des agences de rencontres, où elle aurait stipulé que les partenaires éventuels devraient être riches et sans enfants. Chisako Kakehi, qui est aussi connue sous le nom de la « Femme au poison », aurait caché une partie de son cyanure dans un pot qu'elle aurait jeté par la suite. Le poison a été trouvé dans le corps d'au moins deux des hommes avec lesquels elle était en relation et la police aurait trouvé des traces de cyanure dans les ordures de sa maison de Kyoto.
Chisako Kakehi a d'abord refusé de prendre la parole lorsque son procès a commencé en juin, mais elle a plus tard étonné le tribunal en avouant avoir tué son quatrième mari en 2013. « Je l'ai tué ... parce qu'il a donné des dizaines de millions de Yens à d'autres femmes, mais il ne m'a même pas donné un centime », a-t-elle déclaré au tribunal, selon Jiji Press. L'accusée a dit aux juges qu'elle était prête à être pendue. « Même si j'étais exécutée demain, je mourrais en souriant », a-t-elle annoncé aux juges. Ses avocats ont l'intention de faire appel devant un tribunal supérieur, ce qui pourrait avoir pour conséquence de faire encore traîner ce procès très médiatique.